Rédaction
L’école secondaire Monseigneur-Richard innove en interdisant, dès la rentrée scolaire 2025-2026, l’usage de tout appareil personnel connecté à l’intérieur de son établissement. Téléphones cellulaires, tablettes, les montres connectées et écouteurs devront donc rester dans les casiers ou à la maison. Une décision qui précède de peu l’annonce officielle du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, imposant une mesure similaire à l’ensemble des écoles du Québec.
Cette initiative, portée par les membres du personnel de l’école, découle d’un constat partagé : les écrans prennent une place grandissante — et préoccupante — dans la vie des jeunes. Observant au quotidien les effets de cette surexposition sur le comportement, la concentration et le bien-être des élèves, les enseignants et intervenants ont lancé un appel à l’action dès septembre dernier.
Parmi les enjeux soulevés : la dépendance aux médias sociaux et aux jeux en ligne, le droit à l’image, l’anxiété, l’isolement, le recul du développement social ou encore la baisse de l’attention en classe. À la suite de ce signalement, une majorité du personnel a voté en faveur de l’ajout d’une règle claire interdisant les appareils connectés personnels sur les heures de classe.
Un comité « gestion du cellulaire » a rapidement été mis sur pied pour peaufiner le projet. En s’inspirant de l’expérience d’autres écoles, le comité a élaboré un plan de mise en œuvre détaillé, incluant une période d’adaptation de quatre semaines dès septembre 2025. Une application plus stricte suivra à partir d’octobre.
Soucieux d’agir avec transparence et concertation, l’établissement a consulté l’ensemble de sa communauté. Une assemblée générale extraordinaire a permis aux parents de poser leurs questions et d’exprimer leurs préoccupations devant le conseil d’établissement, qui a ensuite adopté le projet à majorité le 15 avril dernier.
Du côté des élèves, le conseil étudiant a aussi été mobilisé. Une discussion a été amorcée dans les classes afin de favoriser la compréhension et l’adhésion des jeunes à cette mesure. Plusieurs solutions ont d’ailleurs été mises en place pour répondre aux besoins exprimés : bonification de l’offre parascolaire, accès à des ordinateurs pour les travaux, installation de téléphones filaires, et lancement d’un programme éducatif sur les cyber-enjeux.
« Nous sommes fiers d’avoir mené ce projet à terme de manière proactive, avant même qu’il ne devienne une obligation légale », affirme une enseignante membre du comité de gestion du cellulaire. « Cette décision est le fruit d’une réflexion collective menée dans l’intérêt du bien-être et du développement de nos élèves. »
Alors que plusieurs écoles devront s’ajuster en quelques semaines à la nouvelle directive gouvernementale, Monseigneur-Richard affiche déjà une longueur d’avance.


