La Journée du livre québécois célèbre aussi l’indépendante Librairie de Verdun
Texte Marek Zielinski
Recherche Luz Garcia de Zielinski
Le lundi 12 août, nous célébrons la Journée du livre québécois. Une belle occasion pour redonner sa vraie place à la littérature, la place qui lui revient historiquement. Aujourd’hui, lire se situe au même niveau que regarder un film : un divertissement, une distraction de la vie réelle, une évasion. Pourtant, considérer la littérature comme une échappatoire, c’est de l’appauvrir, l’amputer d’une importance absolument cruciale dans l’identité culturelle d’une nation.
La parole de chez nous
L’idée de créer cette journée remonte déjà à plus de 10 ans et nous la devons à Patrice Cazeault et Amélie Dubé, deux auteurs d’ici qui ont lancé l’appel aux lecteurs d’acheter un livre sorti de la plume d’un écrivain ou d’une écrivaine québécoise. La première édition a eu lieu en 2014, et l’engouement ne s’est jamais démenti depuis.

Grâce à son propriétaire Philippe Sarrasin, nous avons la chance à Verdun d’avoir chez nous, au 4750 rue Wellington, la plus grande librairie indépendante de Québec, la bien nommée Librairie de Verdun. Philippe a concocté avec son équipe deux journées (le 11 et le 12 août) bien remplies de rencontres avec les auteurs d’ici (la liste complète à la fin de ce texte).
L’ADN d’une nation
L’appel qui ouvre ce texte (redonner à la littérature sa vraie place) est le fruit d’une réflexion inspirée par l’histoire de mon pays natal, la Pologne. Rasé de la carte du monde durant plus d’un siècle, l’usage même de notre langue a été soit interdit, soit sévèrement limité. Si aujourd’hui la Pologne existe, et se porte même étonnamment bien, le mérite en revient à la littérature, le refuge de nos valeurs, de notre histoire, de nos aspirations, de nos espoirs.
Quelques pages noircies à l’encre peuvent contenir l’ADN d’une nation. Pour utiliser une métaphore plus moderne, c’est comme si tout ce qui détermine une nation trouvait le refuge dans un nuage, à l’abri des aléas de l’histoire et de la géopolitique. Le peuple Québécois, comme celui de Pologne, est redevable à ses poètes, ses chantres et ses conteurs pour sauvegarder son identité, sa particularité, immergée dans un océan anglophone. Tenir entre ses mains un livre de chez nous est un immense privilège.
Programmation de la Journée

- Le 11 août : Jean-Philippe Pleau, qui présente son dernier ouvrage, Rue Duplessis – ma petite noirceur. Il dédicacera son roman et répondra à toutes vos questions (sur sa Genèse, sa gestation, etc). Pour en savoir plus, suivez ce lien : Rue Duplessis ;

- Le 12 août : 10-12h – le vénérable Hervé Desbois, auteur verdunois (Hervé Desbois) ;

- 12-14h – Roseline Lambert, qui lance son recueil de poèmes Lac noir ;

- 14-16h – Alex Viens et sa dernière œuvre Les pénitences ;

- 16-18h – Bertrand Laverdure et Catherine Filteau pour leur album Moi Quentin Rubio, chêne guide.

La même journée, de 15 h à 18 h, la librairie aura l’honneur et la chance d’accueillir le duo Simon Boulerice et Marianne Ferrer, qui présentera son dernier opus Ma langue fleurie.
Au prix d’un souper, vous pouvez acheter un livre auquel vous allez revenir au cours des années, que vous allez léguer à vos enfants. Il s’usera, le papier va jaunir, mais il restera vivant tant qu’un doigt tournera ses pages, qu’un regard curieux le parcourra et qu’un cœur ouvert s’y reconnaîtra.
Aux livres, citoyens !