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Lundi, 19 mai 2025

Verdun + Île-des-Sœurs
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Apprendre à voir les fleurs !

Corps simple. Tête brouillonne. Autant fleur qu’une motte de laine !
Et si au fond, on n’était que ça ? La vie serait si simple, en noir et blanc…
Et tout en nuances pourtant. 

Texte Marek Zielinski
Recherche Luz Garcia de Zielinski
Photos de Caroline Perron photographies

Pour qu’on lève la tête

Cinq murs adjacents aux cinq commerces de notre artère principale accueillent le personnage de Bloom et la première exposition éphémère de l’artiste montréalais David Bicari, mieux connu sous son pseudonyme d’artiste LeBicar. 

Les murs en question sont décelables à l’œil nu : chez Rita 3681 Wellington, La Vie en Rose 4009 Wellington, Bijouterie Dubé 4449 Wellington, Villa Wellington 4701 Wellington, et Brook — Bar à café et pizza NYC 4900 Wellington.

Ses Blooms sont des miroirs que l’artiste nous tend. Inspiré par les mots du grand Matisse, qui invitait le public à apprendre à voir les fleurs autour de nous, David a inventé ce personnage de Bloom, l’homme à la tête de fleur. Nous les avons regardé assez longtemps, ces œuvres d’art, maintenant c’est elles qui nous reluquent.

Si vous vous sentez observés, ce que vous l’êtes, mais n’ayez crainte, c’est un regard plein d’amour, de compassion. Nos petits travers, nos manies, nos lubies — rien ne lui échappe. Si vous désirez les voir, il faut alors lever la tête, détacher notre regard du trottoir, de nos pieds qui le foulent. L’humain, tu es Bloom, cette frêle petite fleur qui peut pousser partout, même dans les craquelures de ces trottoirs que nous foulons tous les jours. 

La vraie place de l’art

Des parois de la grotte de Lascaux, en passant par les hiéroglyphes, jusqu’aux murs de nos cités, l’art de la rue accompagne l’humain. Et si la vraie place de l’art était justement dans la rue, parmi ceux qui l’inspirent ?

Certains parlent de la démocratisation de l’art, d’autres y voient un geste de rébellion et de libération ou alors de la réappropriation — les motivations changent, le désir reste. Pour David, la pratique du skateboard a été la meilleure école pour réfléchir sur la fonction de l’artiste et sa place dans la société. Il a créé le personnage de Bloom un peu à l’image des gens qu’on peut croiser dans la ville : tous des rêveurs, des grands enfants au cœur pur, qui vaquent à leurs occupations, mais habités par la nostalgie de leur propre grandeur. Je vous ai dit, il y a de la tendresse dans le regard de David ! 

Alors, l’art dans la rue ? La Well, notre bonne vieille Well semble fournir un bon exemple que l’art minimaliste, conceptualisé, en prise directe avec son sujet y est plus que légitime.

Encouragé par l’expérience et séduit par l’énergie que notre petite communauté dégage, David envisage d’ouvrir dès le mois de septembre une boutique, elle aussi éphémère, sur la Well. En attendant, vous pouvez visiter sa boutique virtuelle en suivant le lien ci-dessus. 

lebicar    

Instagram @lebicar

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