Un texte de Stephanie Colvey
Depuis un très jeune âge, je sentais que je devais voyager pour connaître et comprendre la réalité des personnes de culture et de situation si différentes de la mienne.
Mon expérience comme photographe pour certains projets personnels, et ensuite pour des organisations de développement et d’aide internationale, m’a fait voir l’injustice sociale, politique et économique qui règne un peu partout dans le monde. Mais aussi la résilience des gens face à l’adversité.
En 2016, quand le Canada a annoncé qu’on accepterait un certain nombre de réfugiés syriens, je souhaitais rentrer en contact avec eux, participer à ce moment cher et leur assurer un meilleur accueil. Et, bien sûr, documenter avec la photo leur nouvelle expérience… Ils ont laissé leur foyer, leurs proches, leur mode de vie, mais sûrement pas les douleurs et les pertes qu’ils ont subies.
Quand j’ai rencontré Lama une première fois à son appartement où elle venait d’aménager avec sa famille, elle a cité un proverbe arabe que mon amie Gracia, réfugiée syrienne elle-aussi, m’a traduit : le sens de ce proverbe est « tout ce que je souhaite est un accueil sincère ».
Mes photos témoignent de cet accueil ; sont présent à cette exposition ceux qui ont concrétisé leur accueil à Verdun et à Montréal.
Le groupe de parrainage Les Marraines solidaires, en particulier Jean-Marie Romeder, ont accueilli chaleureusement Fetna et leurs adolescents. Par leurs conseils et leur amitié, ils les ont orientés pour bien entreprendre leur vie et leurs études.
M. Ahmed Youssef représente le CSAI, le Centre social d’aide aux immigrants. À plusieurs reprises, j’ai pu témoigner de son dévouement.
Je suis inspirée par l’initiative, la générosité et la ténacité de plusieurs de mes concitoyens —ceux qui ont établi le Comité pour l’unité de L’Île-des-Sœurs : Dora, qui a commencé à rassembler des vêtements dans son garage ; Sélima, qui a accompagné tant de femmes à des rendez-vous médicaux… et les a suivis jusqu’à leur accouchement. Certaines de ces mamans illustrent l’exposition.
Le manufacturier Levon Afeyan a embauché plusieurs réfugiés, leur assurant un moyen de subvenir aux besoins de leur famille ; Sam, propriétaire du Salon Tessima, a permis à Reem de réaliser son rêve d’être coiffeuse.
Alessandra Santopadre, du diocèse de Montréal, continue d’aider plusieurs personnes dans leurs démarches de parrainage. Aussi, le centre d’hébergement Le Pont accueille des demandeurs d’asile (avec des enfants), depuis 2017.
Le collectif Chantons Ensemble, de l’Université Laval à Québec a créé une communauté pour créer une chanson témoignant de l’expérience des réfugiés.
Mon expérience de photographe m’a confirmé la résilience de ces gens. Cela m’a aussi démontré que l’aide, le soutien et l’acceptation offerts leur sera bénéfique. À titre de société d’accueil que nous sommes, c’est la clé d’une intégration réussie.
Merci de me permettre de partager ces nombreuses images de mes rencontres avec des personnes qui m’ont touchée et inspirée.
