Mercredi dernier fut un jour comme les autres. Mais pas pour 1 000 enfants qui habitent l’IDS : après de très longues vacances, c’était leur premier jour d’école.
Texte et photos : Sebastián Krieger



À 8 heures du matin, devant les portes des deux écoles de l’île, on pouvait voir des visages joyeux, d’autres inquiets, tristes, heureux ou même apeurés. Les expressions des parents reflétaient les émotions de leurs enfants. Après près de trois mois de liberté, les élèves reprenaient le chemin de l’école. Pour la majorité des quelque 660 élèves de l’école Île-des-Sœurs et des 340 de l’école des Marguerite, le retour s’est vécu avec joie. Les retrouvailles avec les amis dans la cour de récréation et le sentiment de refaire partie du groupe ont aidé à laisser de côté le trac.
La rentrée est une expérience émotionnelle intense, car elle implique de clore un cycle (de repos et de relâchement des responsabilités) pour en ouvrir un autre, riche en défis. En d’autres mots, le retour à la routine peut générer de l’anxiété. Se lever tôt, se séparer des parents, affronter les évaluations scolaires ou simplement quitter le confort de la maison font partie des déclencheurs.
Parfois, cela se manifeste par des changements d’humeur, des pleurs lors des premiers jours ou une résistance à préparer le cartable. Derrière ces réactions se cachent des émotions profondes : insécurité, fatigue ou peur de ne pas être à la hauteur des attentes. Pour les enfants récemment arrivés d’autres pays (environ un quart de la population de l’île est immigrante), le défi est encore plus grand, puisqu’ils doivent non seulement s’adapter, mais aussi apprendre une nouvelle langue.
Les enseignants jouent un rôle clé dans le bien-être des enfants. Créer une atmosphère chaleureuse dès les premiers jours, offrir un espace où ils peuvent exprimer leurs émotions et proposer des activités d’intégration favorisent leur sentiment de sécurité. Lorsque les enfants perçoivent de l’empathie chez leurs professeurs, il leur est plus facile de transformer l’anxiété en motivation.
Le rôle des familles est également fondamental pour accompagner les émotions des enfants. Les écouter, valider ce qu’ils ressentent et leur montrer le côté positif de l’expérience leur apportera confiance et sérénité. Pour les plus petits, le premier jour d’école restera sûrement gravé dans leur mémoire. Pour les élèves de 6e année, il peut y avoir un peu d’inquiétude, car ce sera leur dernier cycle ici : l’île ne dispose pas d’un établissement secondaire et il n’existe pas de projets de construction à court terme.
Cependant, pour les enfants, l’élément le plus important du premier jour demeure les retrouvailles avec leurs amis, le partage des anecdotes de vacances et le plaisir de se sentir à nouveau membres d’un groupe. L’attente de découvrir de nouvelles matières, de rencontrer un autre professeur ou d’utiliser de nouveaux cahiers et fournitures leur donne aussi de l’enthousiasme. Et c’est précisément à travers cette joie que l’école se réaffirme, non seulement comme un lieu de devoirs, mais aussi comme un espace de liens affectifs et d’appartenance. Avec de l’affection et de la patience, ce retour sera sans aucun doute une précieuse leçon de résilience émotionnelle et de croissance personnelle.
Nous souhaitons aux enfants la meilleure des chances pour cette nouvelle année, beaucoup d’énergie, d’apprentissages et, surtout : toute la joie !