Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
Photos Stephanie Colvey
La vie de Claude Geraud a toujours tourné autour de tissu, de la couture, du beau vêtement. Il a enseigné durant trente ans la mode et ses arcanes en France et au Québec, au Collège Lasalle. Parallèlement, il travaillait comme patronniste dans l’industrie de la mode. Toute création, aussi complexe qu’elle soit, commence par un patron en toile, qui servira d’échantillon pour tailler et coudre la pièce dans les tissus nobles. Pensez à la chrysalide qui se métamorphose en magnifique papillon. Le travail de M. Geraud se faisait en amont, dans l’ombre, en suivant les directives du créateur. Un travail essentiel, mais ingrat, rarement reconnu par les designers eux-mêmes, qui n’invitait jamais M. Geraud à contempler le travail fini, initié pourtant par lui et qui portait déjà en soi toute la promesse de beauté.
Cette frustration a probablement trouvé son exutoire dans la confection des poupées aux habits folkloriques inspirés par les pays du monde entier. Durant 10 ans, de 2000 à 2010, Claude a constitué une collection de près 250 poupées, chacune unique et faite à la main, selon les plus hauts standards du design. Rien qu’en les voyant, on reconnaît la main de maître !
Tout a commencé quand Claude est tombé sur des poupées en porcelaine, avec quatre têtes de rechange. Un ami créateur en haute couture, Paco, a généreusement offert les chutes de tissu de qualité supérieure de sa collection. Pour concevoir les vêtements qui habillent les poupées, Claude puise l’inspiration dans ses recherches sur le web et en visionnant les documentaires de National Geographic. Il crée les vêtements de A à Z, tout seul, et garde le contrôle total sur tout le processus.
Aujourd’hui, maintenir une telle collection est devenu trop dispendieux. M. Geraud s’est tourné donc vers les églises, pour les exposer tout d’abord, puis pour leur trouver une place permanente et faire bénéficier un public large de son talent et de sa créativité. Après plusieurs démarches infructueuses (une vingtaine d’églises ont été contactées), l’Église de Notre-Dame-de-Sept-Douleurs, de la rue Wellington, a été la seule à montrer de l’intérêt. Encore une fois, la communauté de Verdun fait preuve de sa particularité, grâce au flair de M. Laurent Dugas, qui compte désormais parmi les supporteurs du talent de M. Geraud.
Une exposition d’envergure est en préparation. M. Dugas prévoit une superficie de plus de 350 pc, répartis en plusieurs niveaux, avec un espace central pour exposer les pièces particulièrement intéressantes. Les détails concernant les dates ne sont pas encore disponibles, mais restez à l’affût, Explore Verdun-IDS sera le premier à vous en informer.
Comme dit Mimi, l’exposition organisée par M. Claude Geraud vous invite jusqu’au 31 pour assister à ce montage d’envergure.