9.1 C
Montréal
Mercredi, 01 octobre 2025

Verdun + Île-des-Sœurs
NOUVELLES

Explorer les plantes médicinales sur l’île-des-Sœurs

Texte et photo : Alice Burgat, collaboration spéciale 

En ce samedi après-midi ensoleillé du 20 septembre, quelques passionnés de plantes se sont retrouvés à la bibliothèque de l’île des Sœurs. Nathalie Magnus, un livre de botanique sous le bras, les accueille pour une promenade d’observation des plantes médicinales. Titulaire d’un PhD en médecine expérimentale et chercheuse en pharmacie, elle est ici pour valoriser la diversité des végétaux présents dans nos quartiers et notamment redorer l’image des fameuses « mauvaises herbes ». « On a tendance à vouloir de belles pelouses, de beaux massifs mais je souhaite inculquer plus d’ouverture d’esprit et aussi montrer tout ce qu’on peut faire avec des espèces présentes sur l’Ile, souligne-t-elle. Une fois que notre curiosité est piquée, l’exploration est infinie ! »

Après quelques pas seulement, le groupe marque un premier arrêt. Il vient à peine de quitter l’asphalte que Nathalie leur montre des touffes de feuilles vert foncé dans la pelouse. Il s’agit du plantain, une plante très commune qui peut soulager une piqure de guêpe ou aider à retirer une écharde… Elle fait aussi partie de famille du psyllium, l’ingrédient de base d’un médicament bien connu : le Metamucil.

Une quinzaine de personnes, majoritairement des femmes, se sont inscrites à cette activité. Wendy et Cynthia, la quarantaine, habitent respectivement Verdun et Brossard. Elles ont déjà quelques connaissances sur le sujet. « J’utilise la grande camomille en teinture mère [solution hydroalcoolique] contre les maux de tête », explique Cynthia. Mais ce que je suis venue voir aujourd’hui, c’est la plante à l’état brut, pouvoir la reconnaître et peut-être un jour la préparer moi-même ».

Même chose pour Joseph qui a l’habitude de courir sur les sentiers de l’île et qui souhaite se familiariser avec les petites herbes qu’il aperçoit entre deux foulées. « Je travaille dans le domaine pharmaceutique, je connais le nom de ces plantes, mais il me manquait « la photo », admet-il.

Des savoirs ancestraux

La promenade continue vers le boisé. Le chemin est bordé de hautes plantes aux feuilles fines et allongées et dont les fleurs jaunes ont séché. Les propriétés de la verge d’or sont multiples : diurétique, anti-inflammatoire et elle fortifie le système rénal. On peut récolter ses fleurs à la fin de l’été et les consommer en infusion. 

Virginia prend des notes sur un petit carnet. Originaire du Brésil, elle a appris l’usage thérapeutique des plantes dès toute petite. « Ce sont des connaissances partagées, transmises de génération en génération, explique-t-elle. Je connais moins les plantes d’ici, mais j’ai récemment appris que les Premières Nations faisaient des tisanes avec l’épinette ». 

En sortant du bois, Nathalie montre des arbustes parsemés de petits cônes rouges. « Les fruits de Sumac peuvent être récoltés après les premières gelées, indique la chercheuse. Vous pouvez les préparer en limonade. C’est diurétique et antimicrobien ». 

Le groupe repart avec de nombreuses recettes à tester cet automne. Nathalie insiste d’ailleurs sur ce dernier point : « expérimenter c’est la clef » !

Abonnez-vous au magazine Explore

Chaque dimanche matin, recevez la revue des actualités de la semaine sous forme de magazine

Articles récents