Par François Loiselle
Photo : Courtoisie Archives STM, Collection Gérard Guay
C’est dans le cadre du 150e anniversaire de Verdun qu’a eu lieu cette première conférence de la série Lumières sur l’histoire, qui sera suivie de deux autres. Devant environ 115 spectateurs réunis au Quai 5160, Benoit Clairoux, conseiller à la STM depuis 23 ans et passionné d’histoire, nous a captivés pendant une heure pour plusieurs raisons.
D’abord, beaucoup de photos présentées provenaient de la collection personnelle d’un Grand Verdunois aujourd’hui décédé : Gérard Guay. Il fut employé de la ville pendant 44 ans. Alors que l’ancien maire Claude Trudel était président du conseil d’administration de la STM, M. Guay lui aurait légué une collection d’environ 600 photos sur la construction de la station Verdun.
De plus, le récit très précis et détaillé de M. Clairoux nous a permis d’apprécier l’évolution de ce chantier. Voici les principaux faits retenus :
Tout d’abord, il faut savoir que c’est un Verdunois qui fut l’architecte de la station. Jean-Maurice Dubé avait déjà conçu des salles de cinéma, l’école Lévis-Sauvé, le Manoir de Verdun et j’en passe. Au départ, la station devait être construite sur la rue Bannantyne dans un plan de développement de nouvelles stations vers l’ouest de l’île par la nouvelle entité administrative de la C.T.C.U.M. Ce sera finalement le parc du Souvenir qui sera choisi. En plus de la nouvelle station, le réaménagement du parc était prévu.
Donc, au printemps de 1975, les excavatrices arrachent les tonnes de terres et de roches. De nombreux camions de chargement vont descendre dans un trou de plus en plus creux. Devant l’école Lévis-Sauvé, le trou est d’environ 20 m. Les camions devaient ressortir par la rue Willibrord, qui avait une profonde tranchée. Sur une photo, un incident qui aurait pu causer des dommages à l’institution scolaire : l’effondrement de la retenue en face de l’école. Également, tout près, la rue de Verdun qui a dû être soutenue par un pont de métal afin de faire passer sous la chaussée un tunnel d’accès à la station. Ordinairement, la construction se fait dans le roc. Or, il a fallu descendre plus profondément pour rejoindre le tunnel du métro.
Plus loin dans sa présentation, M. Clairoux nous a montré la particularité architecturale de la station de Verdun avec les grandes poutres de béton en V inversé de la station, créant une ouverture sur un vaste espace intérieur arrosé de lumière grâce à un puits de lumière tout en haut. Autre particularité, les bas-reliefs de la station qui sont des motifs dans le béton brut. C’est l’œuvre de l’artiste français Antoine Lamarche.
Finalement, la construction aura duré 3 ans. En 1978, des photos de l’inauguration nous montrent des tables rondes avec parasols, des usagers heureux écoutant un groupe de musiciens tout en fumant leur cigarette. Autre temps, autres mœurs !
