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Mercredi, 11 décembre 2024

Une belle rencontre aux deux extrémités de la vie

Texte Marek Zielinski
Recherche Luz Garcia de Zielinski

Le 11 septembre, nous célébrons les grands-parents. Loin encore d’être internationale, cette fête tarde à conquérir l’Europe, mais en Amérique du Nord, elle s’affirme de plus en plus chaque année. Depuis près de 50 ans, cette journée offre une belle occasion pour mettre en avant la famille et son aspect intergénérationnel. Nulle part ailleurs, les enfants et les jeunes ne peuvent côtoyer leurs aînés d’aussi près, bénéficier de leur expérience et élaborer avec eux des coups pendables, au plus grand dam des parents !

D’un extrême à l’autre

Aux deux extrémités du grand arc de la vie, il y a plus en commun qu’on peut imaginer : ce désir de saisir le moment présent, de s’y perdre, de ne pas s’encombrer du superflu, de suivre l’appel de ses sens, d’expérimenter enfin cette joie si éphémère et qui naît souvent d’une étincelle imperceptible aux autres. Le monde de l’enfance et celui de la vieillesse sont empreints de la tendresse, celle qu’ils portent et celle qu’ils éveillent chez les autres. Et de cette tendresse, ils en profitent souvent, les tannants : on leur pardonne tout, aucun délit n’est assez grave pour appeler à un châtiment sévère !

Rendre visite à ses grands-parents, c’est comme explorer un grenier. Il se dévoile sous nos yeux émerveillés, révélant des trésors enfouis qu’il suffit d’épousseter pour qu’ils retrouvent leur éclat. Libérés du fardeau de l’éducation, les papis et mamies développent une rare complicité avec leurs petits-enfants. Une vie qui commence et l’autre qui attend sa conclusion forment une boucle mystique, qui frôle l’éternel.

Un plat des friandises pour se consoler

En cas de divorce, les grands-parents sont souvent le seul point d’ancrage stable dans la vie des enfants impliqués. Les souvenirs de la relation avec nos parents ont souvent le goût doux-amer, il y a beaucoup de non-dits, des affaires à régler en suspens et qu’on ne réglera jamais. Nos rapports avec les grands-parents sont par contre d’une simplicité et d’une limpidité incomparables. On y touche à l’essence des relations interhumaines telles qu’elles devraient être : une appréciation et un avantage mutuel, sans faux-fuyant, sans rôle à jouer, sans compte à rendre. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui n’aurait pas une pensée tendre envers ses grands-parents. Comment oublier ces moments passés en leur compagnie, autour d’une friandise confectionnée expressément pour nous pour nous consoler d’un chagrin, d’une dure journée à l’école — de la vie tout simplement !

Je mets quiconque au défi de ne pas avoir la gorge serrée à la vue d’une petite main placée en toute confiance dans une grande, marquée par la vie et le travail. Moi-même, j’ai la lippe tremblante quand j’y pense, et je suis un dur, l’un de ceux qui n’ont pas pleuré à la fin du Titanic (franchement, Rose aurait pu se tasser un peu sur sa porte flottante) ! Ce texte fait un peu l’écho au magnifique article de M. Ahmed Chetioui sur les grands-mères, dans ce même numéro d’Explore — c’est la preuve de l’amour que nous portons tous à nos papis et mamies !

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