Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
Par la magie de la synchronicité, j’écoutais la chanson de Barbra Streisand, People, quand le sujet du présent article m’a été suggéré. Les paroles ont pris un tout nouveau sens (les gens qui ont besoin d’autres gens sont les plus chanceux du monde (traduction libre), mais surtout ils ont trouvé une illustration concrète de ce qu’elles évoquent. Le projet semblait si simple et si beau en même temps, presque trop beau pour être vrai. Vérification faite, tout s’est avéré ! Calez-vous bien dans votre hamac, je vais vous raconter une belle histoire.
Contrairement à un conte de fées, ce n’est pas; il y a très longtemps et dans un royaume lointain… que tout a commencé. En pleine pandémie, en été 2020, tout près de chez nous, un petit groupe de voisins, préoccupés par les effets néfastes du confinement autant sur les enfants que les adultes, décident de se serrer les coudes et rendre leurs vies plus faciles. Parmi ces voisins visionnaires, mentionnons Caroline Rouleau, son mari Zavier Pinel, Caroline O’Hara et Valerie Pachiado, mais tous tiennent à souligner qu’il s’agit d’une action commune qui implique une quarantaine de personnes.
Ensemble, ils ont créé un petit royaume enchanté, délimité par le rectangle des rues Valiquette, Rolland, Bannantyne et Monteith. La ruelle commune est devenue un terrain de jeu pour les enfants du voisinage, qui peuvent s’y amuser sous l’œil vigilant de parents ou de voisins. Plusieurs activités sont organisées régulièrement, comme les projections de films pour Halloween, les repas communs, des tournois de ping-pong grâce à une table acquise par la petite communauté. Désormais, avant d’acheter un outil ou un ustensile de cuisine, on demande autour de soi pour l’emprunter le temps nécessaire. Une cour arrière munie d’une piscine accueille tous ceux qui veulent se rafraîchir – avec une trentaine d’enfants de 0 à 12 ans, elle ne désemplit probablement jamais. Les voisins peuvent également puiser dans les potagers des autres pour garnir d’herbes fraîches leurs plats.
Le partage dépasse le matériel – confronté un à une maladie ou des difficultés de toute sorte, chacun peut compter sur l’aide des autres. Parfois, pouvoir parler avec quelqu’un suffit pour prévenir une déprime.
Notre interlocutrice, Caroline Rouleau, se souvient de son enfance dans les Laurentides et de l’ambiance du village qui y régnait. La ruelle, cette merveilleuse invention, offre un cadre idéal pour ce genre d’initiative. Au lieu de vivre l’un à côté de l’autre, tous y vivent ensemble, partagent leurs ressources et expériences. Les enfants en tirent le bénéfice d’être exposés à la diversité, tant au niveau de cultures que de l’âge.
Pour bien résumer cette magnifique aventure humaine, qui peut être implantée partout, j’aimerais citer les mots de Caroline qui m’ont profondément touché : « Tout seul, on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ».
La vie n’est pas un sprint, misons alors sur la distance !