Le Verdunois François Loiselle transmet à ses élèves le goût d’apprendre
Par Pierre Lussier
François Loiselle habite Verdun et enseigne au primaire depuis près de vingt ans. Profitant de la fin des classes avant les vacances de Noël, François parle de son travail qu’il exerce avec passion, en prenant quelques initiatives afin de transmettre à ses élèves le goût d’apprendre.
Malgré la pandémie, la vie a repris et les enfants ont retrouvé, tant bien que mal, le chemin de l’école avec un enseignement en classe et à distance. La technologie aide mais ne remplace pas l’enseignant. «C’est le prof qui fait la différence. Est-ce qu’on veut des têtes bien pleines ou des têtes bien pensantes?», se demande l’enseignant.
Défi multiethnique
«Enseigner à Montréal, c’est un défi multiethnique et ce défi est encore plus important lorsque les élèves immigrants possèdent déjà l’anglais et qu’on doit les convaincre de la nécessité d’apprendre le français», estime François Loiselle.
Dans son école primaire, François Loiselle est un des rares enseignants masculins. Conscient de ce déséquilibre, l’enseignant estime qu’il n’est pas facile d’attirer des hommes pour enseigner au niveau primaire, peut-être à cause du salaire ou de la tâche moins valorisée?
«On n’a pas toujours la même façon de voir les choses, la sensibilité est différente entre les hommes et les femmes, aussi ça se constate dans les choix en littérature, dit-il. Les garçons se cherchent».

D’où l’importance de leur proposer des modèles masculins. Hélas, ces modèles sont peu nombreux si ce n’est des héros agressifs ou guerriers comme les Ninjas et autres créatures du même genre. À part Laurent Duvernay-Tardif, il n’y pas beaucoup de modèles actuellement, selon François Loiselle.
L’école de la vie
Au cours de sa carrière, François Loiselle a eu la chance de connaître Georges Brossard, le fondateur de L’Insectarium, ce notaire devenu entomologiste passionné qui a constitué une collection de plusieurs centaines de milliers de spécimens d’insectes.
De cette rencontre, l’enseignant verdunois a découvert l’importance de la nature et de la vie sur notre planète. Les insectes, notamment, comptent pour 90% des espèces du règne animal et pourtant on a créé des jardins zoologiques et des aquariums avant de penser ouvrir un insectarium pour faire connaître cet univers incroyable au grand public.
Fasciné par cette approche de Georges Brossard, l’enseignant verdunois a saisi l’occasion de transmettre à ses élèves cette curiosité pour la vie qui les entoure. Les visites dans les parcs et l’observation des animaux, ainsi que le jardinage avec l’aménagement d’un potager sont autant d’initiatives qui débordent le cadre académique et touchent l’école de la vie.
François Loiselle enseigne à l’école primaire Judith-Jasmin de Notre-Dame-de-Grâce depuis une bonne dizaine d’années. Comme Verdunois, il aurait aimé travailler à Verdun, mais, dit-il, «une commission scolaire qui t’engage, c’est comme si tu étais marié à vie, c’est difficile de changer».