Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
De tous les arts, la musique est devenue la plus accessible, autant sa pratique que sa consommation. Quand je remonte les pentes de ma mémoire, pour écouter de la musique dans les années ’70, il fallait un équipement encombrant, donc difficilement transportable, et un support physique : cassette ou disque vinyle. Aujourd’hui, bien calé dans la poche, un smartphone nous donne accès à toute la musique du monde instantanément. Cette disponibilité a modifié et notre façon d’aborder la musique et la musique elle-même, qui s’est diversifiée à l’infini.
Verdun est choyé de compter parmi les entreprises qui s’y trouvent deux studios d’enregistrement, dont Sophronik (195, rue de l’Église), en activité de puis 2010 et gérée par son propriétaire et fondateur, Gregory Fitzgerald. Sophronik comporte en fait trois studios communicants, dont l’un assez spacieux pour permettre les enregistrements en direct d’un ensemble de musiciens. La qualité de l’acoustique, les compétences de l’équipe ainsi que la qualité du matériel ont rapidement fait la réputation du studio, qui accueille aujourd’hui les projets aussi variés que les livres audio pour enfants, les balados, les publicités et, bien évidemment, la musique sous toutes ses formes ! La pandémie a sérieusement ébranlé l’industrie musicale, mais la crise date bien avant l’éclosion de Covid-19. « Pas besoin de vous dire, raconte avec verve Gregory, que l’industrie de la musique traverse une sacrée tempête à bord d’une chaloupe (…) depuis plusieurs années, mais encore plus depuis la situation pandémique. Cependant, le retour aux activités artistiques et la réouverture des commerces font extrêmement du bien à notre milieu. Non seulement la demande est énorme, la diversité et la qualité de ce qui est produit actuellement est incroyable ». Ceux qui le désirent peuvent se rendre sur le site web du studio et écouter plus d’une centaine d’exemples de ce qui se fait actuellement en musique à Montréal et ailleurs.
Gregory est lui-même un musicien chevronné. Diplômé du programme technique d’interprétation jazz du Cégep St-Laurent, il joue de la batterie avec plusieurs groupes aux styles très différents : zydeco avec Le Winston Band, folk avec Kanen, rock avec Cédric Vieno et même avec Les Parfaits Inconnus (classé comme cirque musique). Il porte également la casquette de l’ingénieur de son et assure, avec ses deux collaborateurs Simon Walls et Sylvaine Arnaud (qui méritent chacun un article à part !) le bon fonctionnement du studio, qui a son carnet de réservations rempli pour les deux prochains mois.
Gregory adore Verdun pour plusieurs raisons, notamment la proximité de services, communauté artistique, accessibilité et ambiance chaleureuse. Il demeure optimiste quant à l’avenir de l’industrie de la musique, qui est aux prises avec le phénomène du piratage, mais qui cherche des solutions avec autant de créativité qu’elle déploie dans la création musicale. Comme les ventes en ligne seules ne peuvent plus assurer de revenus suffisants aux musiciens, les concerts reviennent en force, pour la plus grande joie de tous les mélomanes.
Voir le site des Studios Sophronik.