Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
L’architecture et la peinture ont une belle et longue histoire commune. Tout un courant pictural s’est développé, nommé védutisme, pour représenter les joyaux de l’architecture et de l’urbanisme. Bernardo Bellotto dit Canaletto en est un exemple parfait. D’une précision extraordinaire, avec un souci du détail hallucinant, les tableaux de Canaletto ont permis la reconstruction d’une bonne partie de la ville historique de Varsovie après sa destruction durant la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, une artiste verdunoise s’inscrit dans cette longue et riche tradition et rencontre un succès à la mesure de son talent.
Stéphanie Goulet est tombée dans la peinture dès l’âge de 12 ans. Une passion précoce et durable, car aujourd’hui, après des études à Montréal et à Toulouse en France, Stéphanie a son atelier à Verdun et peut vivre de son art. Il faut souligner qu’elle a tout pour réussir : du talent, une vision très personnelle et un projet qui a rencontré rapidement une clientèle. Pour quelqu’un comme Stéphanie, fascinée par la ville et ses édifices, Montréal offre toute une panoplie de bâtisses de tous âges qui sont devenues de vrais emblèmes de la ville.
Tout commence par la prise des photos. Très tôt, à 4-5 heures du matin, Stéphanie endosse sa casquette de photographe et se promène en ville pour en saisir quelques images qui lui serviront de base. Vient ensuite un long travail de la création proprement dite, sur l’ordinateur tout d’abord, où Stéphanie joue avec les couleurs, les tons, la luminosité, puis à travers la peinture elle-même, qui est une étape très technique et minutieuse.
Depuis 13 ans, Stéphanie a jeté son ancre à Verdun, où elle a trouvé cette combinaison unique de la ville et de la nature. Le magnifique édifice de l’Hôtel de Ville pourrait éventuellement devenir le sujet de son prochain projet, tout comme l’Église de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et rue Wellington, que Stéphanie visualise sans piéton ni voiture, au petit matin, pour saisir toute sa beauté et son caractère unique. Montréal inspire toujours Stéphanie, mais elle n’exclut pas d’explorer d’autres villes comme Toronto, Chicago et New York, connues pour leur verticalité et les nombreux édifices iconiques.
Une peinture peut capter ce qu’une photo rate souvent : l’âme de la bâtisse, son histoire même. Elle permet aussi à l’artiste d’y déposer un peu de soi, de sa vision, de sa philosophie. Le courant hyperréaliste, de Magritte à Dali en passant par Hopper, a joué un grand rôle dans la formation de Stéphanie, qui a su trouver y sa voix et qui permet à l’artiste en elle de s’épanouir.