Par Mario Lefebvre
Collaboration spéciale
Tyran Tritri
Tyrannus tyrannus
Eastern kingbird
Famille des tyrannidés
Ordre des passériformes
Cet oiseau fait partie d’un groupe impressionnant de 105 genres et 438 espèces. C’est un de mes oiseaux préférés : voici le tyran Tritri.
J’aime le caractère furtif et agressif de cet oiseau pour chasser ses proies ou pour éloigner ses rivaux. Perché sur la pointe d’une branche souvent près d’un plan d’eau, le tyran Tritri exécute des vols planés et, de ses ailes pointues, il rafle des insectes et des odonates à l’aide de son bec crochu. Comme il s’appelle tyran, il n’hésite pas à s’attaquer aux oiseaux plus gros que lui quand vient le temps de protéger son aire de nidification.
Ce passereau migrateur qui s’éloigne du sud du Québec durant l’hiver, ne craint guère les longs voyages puisqu’il migre en Colombie, en Argentine et même au Pérou. Dans les boisés à découvert, les vergers et les plaines, le tyran Tritri est à l’affût de quelconques insectes se trouvant sur son chemin. Les fruits demeurent une source d’alimentation secondaire pour ce bel oiseau. En zone urbaine dans nos parcs et sur le long des rives, le tyran Tritri est facilement reconnaissable quoique souvent confondu avec l’hirondelle bicolore, à cause de sa forme élancée et de ses ailes fines.

En début de semaine, j’ai longé d’un pas subit les berges du St-Laurent près de ma demeure et j’ai photographié en gros plan le tyran Tritri. Il est souvent à croquer sur pellicule, près de l’eau, sa tête et son dos gris charbon se démarquant de son ventre blanc immaculé. Le long de ses rectrices, nous apercevons de fines bandes blanches. Le bout de sa queue est blanc et est visible, car il se démarque du reste de la queue, noire. En période nuptiale, le tyran Tritri arbore une tache rouge sur le dessus de la tête. À maintes reprises, lors de mes safaris de photos, j’ai tenté de m’approcher suffisamment près de lui pour voir le point rouge, mais en vain.
La femelle du tyran Tritri est semblable au mâle, en grosseur et en couleur. Au printemps, elle niche dans une coupole de brindilles, d’écorces et de crins quelle tissera à l’extrémité d’une branche. De trois à cinq œufs blanc crème tachetés de noisette seront pondus pour une couvée complète.

Avec cette description détaillée et ces photos en annexe du tyran Tritri, il sera facile pour vous d’aller le voir en bordure du fleuve. Seul ou en couple, il passera toute la saison chaude chez nous, alors le déplacement en vaut le coup.
Bonne semaine aux amateurs d’ornithologie ainsi qu’aux initiés d’Explore.