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Lundi, 02 décembre 2024

L’échassier blanc

Grande aigrette
Ardea alba
Great egret
Ordre pelecaniformes
Famille ardeidae

Par Mario Lefebvre

La grande aigrette est une espèce d’oiseaux échassiers et la plus grande de tous les hérons en Europe et en Amérique du Nord. Avec ses 170 centimètres d’envergure d’ailes, elle est visible à un kilomètre à la ronde. D’une blancheur immaculée du bout de ses plumes caudales à la tête, et grâce à son bec orangé, elle ne passe pas inaperçue.

Elle est passée à quelques plumes de disparaître, décimée par les chasseurs et les braconniers. Au début du 20e siècle, les longues plumes nuptiales blanches sur son dos étaient utilisées à décorer les chapeaux des dames. Ensuite a été notée la disparition des mangroves et des zones humides, et pire encore les pesticides ; sa survie était alors en péril.

L’aigrette blanche fait une remontée significative dans les années ‘90 en Europe et, lentement, elle reconstitue ses populations. Elle est désormais protégée par l’UICN et se classe parmi les espèces non préoccupante. Dans l’hémisphère nord, elle est plutôt partiellement migratrice, ce qui veut dire qu’au Québec nous pouvons l’observer du printemps à l’automne. En hiver, elle se réfugie en Caroline du Sud, là où l’alimentation est à sa portée.

Son habitat est constitué de zones humides en bordure d’étendue d’eau douce, saumâtre ou salée. Comme elle se nourrit au bord de l’eau, son alimentation est en majeure partie composée de poissons, de crustacés, des vertébrés aquatiques et terrestres. Souris, musaraignes, campagnols et rats musqués – sans oublier les reptiles et les petits oiseaux – sont les proies de l’aigrette au sol.

Pour attraper les poissons, cette blanche raffinée agite doucement une de ses pattes dans l’eau pour attirer le butin. En guettant d’un œil furtif sa proie, au moment propice, elle le darde d’un coup de bec sec et transperce la chair de son hôte. Quand il s’agit d’un alevin, elle le pince en ouvrant légèrement son bec.

Dès cette pâture obtenue, l’aigrette retourne le poisson tête première et avale ce dernier en agitant son long cou pour le faire descendre dans son estomac. L’aigrette possède un estomac d’acier qui broie ses aliments avec avidité. Ses stratégies de pêche sont variées ; elle ratisse de ses grands doigts le fond des eaux à la recherche d’espèces vivantes. Très active ou complètement stoïque, la grande aigrette offre un spectacle visuel sans précédent.

Avec grâce et volupté, l’aigrette blanche est sans contredit l’oiseau le plus majestueux de mon environnement. Contorsions et toilettage, elle n’en finit plus de se faire belle. La détente de mon appareil photo au bout du doigt et celle que me procure sa beauté sont tout ce qu’il me faut pour un moment de bonheur assuré.

Merci aux lectrices et lecteurs. La semaine prochaine, sans grand étonnement, nous vous parlerons de son cousin, le grand héron.

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