Texte Carole Pelletier
La semaine dernière, j’ai commencé à vous parler de notre escapade de la mi-mars à Washington. Je continue…
Quand on parle de Washington DC, on parle de la capitale des États-Unis, là où se trouve réunis le congrès, la cour suprême et le président, donc les trois grands axes du pouvoir politique fédéral de nos voisins. Le mot « Washington » réfère évidemment au premier président, George Washington, qui a contribué à sa conception et sa construction mais n’y a jamais vécu. Le « DC », lui, correspond à District of Columbia, en référence au découvreur Christophe Colomb.
Washington DC n’est pas lui-même un état et ne fait partie d’aucun ; ce n’est pas une ville non plus. C’est, tel que son nom l’indique, un territoire, le seul district aux États-Unis. Il a été créé le 16 juillet 1790 en vertu de la constitution américaine pour y loger de façon permanente le gouvernement fédéral. Sa taille est limitée à 100 milles carrés (« 10 miles square »). Le Congrès y siège pour la première fois en 1800. Pendant les 10 ans de la construction, le gouvernement élit domicile de façon temporaire à Philadelphie, en Pennsylvanie. La Maison Blanche est aujourd’hui située au 1600 Pennsylvania Avenue, en souvenir de cet emplacement temporaire.

La population du district vote mais elle n’a pas de sénateurs et de représentants au congrès. En 2016, un référendum a été tenu : devrait-il devenir le 51e État des États-Unis? 86 % des votants du DC répondent « oui », mais il y un enjeu politique. Depuis fort longtemps, les démocrates y sont prédominants. L’équilibre politique actuel (congrès républicain – sénat démocrate) n’en permet pas la concrétisation.
Une autre histoire politique? En 1790, pourquoi situer le siège du gouvernement entre le Maryland et la Virginie… Regardez une carte des États-Unis. Washington est à peu près à mi-chemin entre le Nord et le Sud. C’est une mesure d’apaisement des états en faveur de l’esclavage; une localisation plus au Nord peut leur faire craindre une sympathie trop grande pour les abolitionistes. Cette question ne se réglera que le premier janvier 1863 avec la proclamation de l’abolition de l’esclavage par le 16e président, Abraham Lincoln.

Ouf! Assez de politique ? Passons à autre chose… les cerisiers étaient-ils en fleurs? Et oui, blancs ou roses, ils étaient magnifiques. D’où viennent-ils ? Oups, j’ai bien l’impression que l’on retourne à la politique… C’est un cadeau d’amitié des Japonais aux Américains en 1909. Malheureusement, les 2000 cerisiers initiaux sont infestés par des parasites; ils sont remplacés en 1910 et ce sont leurs descendants qu’on peut aujourd’hui admirer. Un cerisier peut vivre de 40 à 100 ans mais, dans un lieu public, c’est une autre affaire. Ils demandent beaucoup de soins. En passant, durant la première guerre mondiale, le Japon était du côté des alliés.
Je ne pourrais conclure un tel article sans parler de la promenade qui va du monument de Washington au Capitole ; elle fait quelque 2,4 kilomètres, soit environ 30 minutes de marche. Les musées dont je vous ai parlé dans le premier article sont principalement en bordure de celle-ci. Ensuite, il y a les monuments commémoratifs – les mémoriaux – du monument de Washington jusqu’au mémorial de Lincoln, en passant par celui de Jefferson. Ceux de Franklin Delano Roosevelt et de Martin Luther King sont particulièrement intéressants. Il y a également les mémoriaux de guerre : première et deuxième guerres mondiales, guerre de Corée, guerre du Vietnam. Et j’en passe.

Dernier point : il y a un nombre incroyable de popotes roulantes – « food trucks » – qui bordent les musées. Ils vendent à peu près tous la même chose : sandwichs (hamburgers, hot dogs et autres, frites et boissons gazeuses) et des glaces (toutes saveurs et formats, prêtes à manger ou assemblées sur place).
Oh ! Et puis il y a Georgetown, un quartier à marcher, tout en couleur, pour son architecture, sa musique, ses restaurants, et pour son université établie en 1789.
