Le Réseau Affaires Verdun (RAV) a réalisé un coup de maître en planifiant une conférence du président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, jeudi. Le restaurant Crescendo était rempli à craquer et les convives ont été sensibles aux réflexions de celui qui dirige la Chambre depuis bientôt 14 ans.
Par Pierre Lussier
Au RAV, on espérait accueillir Michel Leblanc en septembre 2020, mais la visite du président n’a pas eu lieu et la pandémie s’est installée, repoussant pendant plus de deux ans toutes possibilités de conférences et autres activités du genre.
Cette fois, c’était la bonne, Michel Leblanc était au rendez-vous et c’est avec fierté, sous les applaudissements des convives, que le président a confirmé dans son préambule qu’il résidait maintenant à Verdun, l’arrondissement qui possède la rue la plus cool au monde selon Time Out.
Originaire du Plateau Mont-Royal où il a vécu sa jeunesse, Michel Leblanc parle de ce quartier montréalais avec affection, lui qui a habité en face du parc Lafontaine. « C’est un quartier qui évolue », résume-t-il, lui qui a vu s’installer des commerces de destination et de nouveaux résidents.
Après des années de déclin
La Ville de Montréal a vécu des années difficiles avec le départ d’entreprises et des taux de chômage élevés. Plusieurs facteurs, dont la situation politique, expliquent ce mouvement, mais la mobilisation des différents intervenants incluant des chefs d’entreprises et des représentants des milieux communautaires et universitaires, ont permis de nous engager en mode rattrapage, selon Michel Leblanc. Nous sommes maintenant dans une dynamique de « momentum », nous profitons d’une dynamique de relance.
Tout en suggérant aux familles de payer leurs factures de consommation en raison des taux d’intérêt de plus en plus élevés, Michel Leblanc estime que l’économie va tellement bien qu’il est possible qu’on n’ait même pas de récession au Québec, certainement pas comme celles des années 1980 et 1990. Est-ce que le fait d’avoir 250 000 postes à combler est préoccupant ? Oui, même si le ralentissement peut diminuer momentanément la demande de main-d’œuvre, il faudra quand même combler la pénurie.
Montréal, c’est moins cher !
Parmi les atouts de Montréal, « c’est bon marché ici », affirme Michel Leblanc qui fait allusion au coût de la vie et à l’immobilier dans la métropole du Québec par rapport à d’autres villes du Canada et des États-Unis.
« Les métropoles sont des lieux de pouvoir décisionnel » constate le conférencier. On y vient pour prendre les meilleures décisions, aussi la présence de sièges sociaux est importante.
Localement, on doit passer outre aux inconvénients de l’embourgeoisement (gentrification) pour y voir plutôt une occasion de développement économique. C’est la dynamique de Verdun, les magasins vont se multiplier, il faut tenir compte de l’accessibilité sociale et valoriser la personne locale.
Télétravail, centre-ville et politique du 20-20-20
Le centre-ville de Montréal va survivre avec la fin de la pandémie et le retour au moins partiel du personnel en télétravail. Bien sûr, il y a des espaces à sous-louer. Il faut rendre plus invitant le centre-ville parfois intimidant qu’on n’aime pas. Montréal a la chance d’avoir des institutions universitaires et des gens qui vivent en plein centre-ville, d’où un secteur plus grouillant d’activités. Au niveau des déplacements, il ne faut pas surestimer le transport collectif qui ne répond pas aux besoins d’un bon nombre de travailleurs qui doivent se déplacer dans la région métropolitaine.
À propos du partage 20-20-20 de catégories de logements exigé des promoteurs immobiliers, Michel Leblanc estime que les développeurs (constructeurs) se sont empressés de hâter la mise en chantier avant l’entrée en vigueur du règlement.
Le président a évoqué, en répondant à une question du public, le trop grand nombre d’élus au chapitre municipal. « Il faut moins d’élus et plus de gens proches du terrain », selon lui.