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Vendredi, 08 décembre 2023

Luis Blanco, l’homme-orchestre

Avec sa nouvelle série de textes publiés deux fois par mois, Juliana Zerda et Sébastian Krueger nous racontent de merveilleuses histoires de Verdunois nouvellement arrivés sur notre territoire. Fiers, nous vous présentons « nos voisins venus d’ailleurs ».

Texte Sébastian Krieger
Traduction Juliana Zerda

Le gars qui sort le chien avant l’aube, l’aide-cuisinier du restaurant, l’étudiant modeste, le bénévole du marché communautaire du lundi, le passager dont l’accent latino-américain se fait encore remarquer en saluant le chauffeur avec un « bonjour ». Derrière chaque visage anonyme, il se cache, presque toujours une histoire intéressante. Et la vie de Luis Blanco est une grosse boîte à surprises.

Il a perdu le compte du nombre de chansons que son saxophone a joué. Peut-être plus de 150 avec plus de 50 artistes différents, dont les légendaires de la salsa Cheo Feliciano et Bobby Valentín (tous deux membres de Fania All-Stars), Andy Montañez et Charly Aponte (El gran Combo de Puerto Rico) et le chanteur Alex D’castro “El ténor de la salsa”.

Son talent a permis que Yuri Buenavenura, chanteur de renom, célèbre pour son Ne me quitte pas dans une version salsa, le choisit pour faire partie de son groupe. Entre 2003 et 2008, Yuri et Luis partent en tournée dans plusieurs pays francophones : la France, la Suisse, la Belgique, Monaco, le Luxembourg, le Maroc, la Nouvelle-Calédonie, Tahiti, la Guadeloupe et la Martinique, parmi tant d’autres. Aujourd’hui, Luis dit qu’il a appris les bases du français grâce à des applications comme Doulingo, mais la vérité est qu’il a profité de la longue tournée dans les pays francophones.

Toutefois, l’expertise, notamment en musique, n’est pas gratuite. Enfant, au lieu de jouer au soccer avec ses amis, Luis passait ses après-midi à apprendre le saxophone à l’Universidad del Valle (Cali, Colombie), la même université où, des années plus tard, il obtient son diplôme de « musicien ». En 2009, ayant battu des centaines de candidats, il remporte la bourse Fulbright, le programme d’échange international le plus reconnu au monde depuis plus de 50 ans. Luis s’est rendu aux États-Unis pour étudier à la prestigieuse université de New York, où il a obtenu sa maîtrise en théorie musicale et composition. De retour en Colombie, il travaille comme professeur de musique dans une école privée. Cependant, il a été séduit par les occasions qui s’offrent au Canada et surtout par la beauté du Québec.

Depuis sa ville tropicale, l’homme a atterri il y a seulement six mois dans le quartier de L’ÎDS. Et ici, il fait face à son premier hiver, un cliché, mais une dure vérité pour tout immigrant au Canada. Luis est optimiste et il sait qu’ici, chaque jour, le soleil sera plus brillant… Et Montréal lui répond déjà avec un sourire généreux : il y a tout juste un mois, dans le cadre de la Journée verdunoise, il était reconnu pour ses efforts en tant que participant aux activités de formation au Centre social d’aide aux immigrants (CSAI).

Actuellement, en plus de faire le programme de francisation, de travailler à temps partiel, d’élever ses trois enfants et de promener son chien trois fois par jour, au parc West Vancouver, il étudie la postproduction audio et vidéo. Luis déclare qu’il aimerait poursuivre sa carrière dans l’industrie de la musique, à parfaire ses compositions (par exemple, des jingles pour la publicité) à la postproduction. Il rêve aussi de jouer dans un Big Band, avec Bob Mintzer par exemple, car son véritable amour n’est pas la salsa… mais le Jazz !

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