Homme d’action, philanthrope soucieux de repousser l’âgisme et le paternalisme à l’égard des aînés, Luc Maurice, le bâtisseur, a fait preuve d’empathie en cognant à la porte du gouvernement pour proposer un projet de construction de 1000 logements loués à un prix plus bas que le marché.
Texte de Pierre Lussier
Le Grand Verdunois Luc Maurice n’a jamais perdu son sens de l’équité et sa modestie malgré une réussite financière qui le place dans une catégorie à part parmi les gens d’affaires. Le promoteur immobilier, qui a pris un peu de recul depuis quelques années, me raconte qu’à 11 ans, il suivait déjà son père qui était entrepreneur en construction au fédéral. Luc Maurice a fait des études supérieures à l’Université d’Edmonton, en Alberta, et il a servi dans l’armée canadienne. Jeune homme, il a beaucoup voyagé et il a habité successivement dans au moins six provinces canadiennes.
C’est d’ailleurs à Ottawa qu’il a réalisé avec des associés la première résidence d’envergure avant de s’attaquer seul à la construction de la Résidence Ambiance, au 50, Place du Commerce, à L’Île-des-Sœurs. Le Groupe Maurice existe depuis plus de 25 ans, il compte 36 résidences et un total de 13 000 résidents.
Un projet mûrement réfléchi
S’avouant meilleur dans les chiffres que dans la rédaction, Luc Maurice affirme que la formule est bien claire pour réaliser ce produit avec le maximum d’efficacité. Il s’agissait en fait de produire des plans et devis à l’aide d’architectes et d’ingénieurs pour un immeuble, de calculer les coûts des matériaux et de la construction et de multiplier les coûts par dix.
« Nous avons été très méthodiques dans nos calculs. »

Le projet s’adressait aux 30 villes et arrondissements de 50 000 habitants et plus au Québec. Dix d’entre elles avaient des disponibilités de terrains et se sont qualifiées pour implanter une telle résidence dans leur environnement.
En bref, la proposition de Luc Maurice consiste à créer un modèle d’immeubles qu’on pourra reproduire dans d’autres villes partout au Québec.
Les gouvernements du Québec et du Canada ont finalement approuvé la proposition en déboursant chacun 117,5 M$ pour ce projet confié à Mission Unit Aînés, un organisme à but non lucratif (OBNL) créé pour la réalisation du projet.

Le projet s’adresse aux personnes âgées autonomes de 65 ans et plus, et c’est Caroline Sauriol, connue pour son travail auprès des aînés au sein de l’organisme Les Petits Frères des Pauvres, choisie au poste de présidente-directrice de l’OBNL Mission Unit Aînés. Caroline a d’ailleurs précisé que les appartements de grandeur trois et demie seront loués 600 $ par mois, chauffage, éclairage et internet sans fil compris. On parle d’un loyer de 900 $ pour un logement de deux chambres.
Les municipalités choisies doivent débourser de trois à cinq millions de dollars chacune, trouver rapidement un terrain approprié (zonage, urbanisme) et offrir un congé de taxes pour les trois premières années.
Pour sa part, Luc Maurice fera un don personnel de 5 M$ et il s’est engagé d’assumer les dépassements de coûts auprès de la Société d’Habitation du Québec (SHQ) le cas échéant.
À Shawinigan lundi dernier, une cérémonie marquant le démarrage du premier chantier a eu lieu en présence de nombreux dignitaires.
« La philanthropie, c’est bien davantage qu’une large distribution d’argent. Les élans de générosité de celles et ceux que je sollicite autour de moi me touchent chaque fois. Merci de vous joindre à ces personnes de cœur qui gardent en mémoire l’apport de nos prédécesseurs envers notre société. Notre devise n’est-elle pas Je me souviens ? »
Fondation Luc Maurice
Et à Verdun ?
Fidèle à son sens de la discrétion, Luc Maurice a refusé de révéler les noms des neuf autres sites choisis, affirmant qu’en temps et lieu les élus locaux lanceront tour à tour leur projet.
Luc Maurice espère voir d’autres promoteurs immobiliers emboîter le pas pour réaliser des projets comme celui de Mission Unit Aînés ou prendre de nouvelles initiatives.
En fait, c’est un appel à tous que lance Luc Maurice. Espérons qu’il sera entendu !