Texte de Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
Le cinquième roman de Myriam Beaudoin, Mont Mirador, aux éditions Leméac, vient de sortir, et l’auteure, avec le concours de la Librairie de Verdun, vous convie à une séance de signature le 15 décembre, de 16 à 18 heures, au 4750 Wellington.
Venez sur place pour vous procurer ce livre, un merveilleux cadeau de Fêtes pour vous ou vos proches, mais surtout pour faire une rencontre avec une écrivaine à la voix unique. Dans cette voix résonne l’écho de la grande littérature du XIXe siècle, un amalgame de passion et de description, merveilleusement incarné par Stendhal, une source d’inspiration constante pour Mme Beaudoin.
Chaque œuvre s’inscrit dans une lignée, crée ses propres affiliations et réseaux d’influences, parfois inconsciemment, souvent par un parti pris volontariste. De la Bible aux récits post-apocalyptiques (La route de Cormac McCarthy me vient à l’esprit), Mont Mirador réussit à transcender et le genre littéraire et la thématique. Si La route citée ci-haut est surtout un récit de survie, accessoirement parsemé par quelques réflexions sur la nature du bien et du mal, fruit du questionnement du personnage de l’enfant, Mont Mirador est un roman profondément humaniste d’élévation, de la libération, du dépassement.
Le dernier livre
de Myriam Beaudoin,
son cinquième
La capacité de jouer avec le temps, ce grand plaisantin qui ne nous lâche jamais, est l’un de grands privilèges de l’écriture.
Myriam Beaudoin
Au diapason
avec les préoccupations
et les angoisses
d’aujourd’hui.
La force du rituel
Chaque roman de l’œuvre littéraire de Myriam Beaudoin, qui se construit au fil des ans sous nos yeux, est le fruit d’une longue et minutieuse préparation d’un an, suivi de la phase de la rédaction, accomplie dans la solitude d’une pièce unique attribuée à la tâche, et qui peut durer autant. Le travail de réécriture, en collaboration avec l’éditeur, s’étale sur 12 mois. La gestation est longue, mais la lenteur, une qualité recherchée et héritée de la littérature du XIXe, fait partie du style et de la manière de Myriam pour raconter ses histoires. La capacité de jouer avec le temps, ce grand plaisantin qui ne nous lâche jamais, est l’un de grands privilèges de l’écriture. Aussi admirative qu’elle soit de la littérature du XIXe siècle, Myriam a les pieds bien ancrés dans le contemporain, comme en témoigne la thématique de Mont Mirador, au diapason avec les préoccupations et les angoisses d’aujourd’hui. Parmi ses auteurs favoris, elle cite ses camarades de plume d’ici (Dany Laferrière, Dominique Fortier, Anaïs Barbeau-Lavalette, Aki Shimazaki) ou de France (Christian Bobin, Annie Ernaux, Marguerite Duras).
Les vertus du voyage
Née à Sherbrooke, fille d’un diplomate, Myriam Beaudoin grandit sous le soleil de l’Afrique, au Rwanda puis au Mali, avant de retourner au pays pour faire ses études. Après sa maîtrise en création littéraire à McGill, elle entreprend une carrière dans l’enseignement. Le contact avec ses élèves l’ancre dans le réel et lui procure une vie de routine (qu’elle apprécie), entrecoupée par ses projets littéraires, grâce aux années sabbatiques.
Aujourd’hui, elle enseigne à temps partiel au Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie. Les voyages se sont espacés, ils se font plus souvent à la verticale, à l’intérieur de soi. Chaque roman lui donne une nouvelle famille, qu’elle accompagne aussi loin que nécessaire, puis fait place à la suivante. Et si c’était ça, la vraie vie faite d’aventures, du mouvement, de la découverte ? Posez-lui la question le 15 décembre, mais n’attendez pas de réponse définitive : si elle l’avait, pourquoi écrirait-elle ?