Chez Lili & Oli, un marathon d’écriture organisé par Amnistie Internationale permet d’expédier près de 540 lettres aux prisonniers politiques et victimes d’abus de toute sorte
Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
En ce samedi du 28 janvier, le café Lili & Oli, en plus de ses délices habituels, offre à ses clients une opportunité rare : redonner un peu d’espoir à ceux qui en ont besoin. Un marathon d’écriture de l’Amnistie Internationale Écrire, ça libère a en effet permis à tous ceux pour qui les droits de l’Homme constituent une valeur suprême d’écrire et d’envoyer des messages d’espoir et du soutien aux prisonniers politiques et aux victimes des abus de la part des régimes.
BILAN AVANT D’ALLER SOUS PRESSE : PLUS DE 540 CARTES ET UNE AUTRE CENTAINE DÈS MARDI !
La liste de 10 personnes a été proposée par l’Amnistie Internationale. Leur seul crime a été de défendre leurs droits, de s’opposer aux abus étatiques ou tout simplement de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment (le cas de Zineb Redouane est bouleversant, veuillez suivre le lien ci-dessous pour en savoir plus). Parmi les pays, outre les suspects habituels (Chine, Russie, Cuba), il y a quelques surprises : Paraguay, France – la preuve que les droits humains ne sont jamais garantis, nulle part.
Cette action si simple – écrire quelques mots d’encouragement – a une portée inestimable, et les statistiques sont là pour le confirmer : 75% des personnes emprisonnées ou détenues dans les geôles du monde retrouvent leur liberté (voir le lien ci-dessous) ! À vrai dire, la libération d’un seul prisonnier ou juste l’amélioration des conditions de leur détention aurait largement suffi pour justifier cette campagne. Au fil des ans, elle est devenue, et je reprends verbatim la description qui figure sur le site de l’Amnistie, « l’action la plus suivie à l’échelle planétaire en matière de droits humains ».
La journée a commencé à 10 h, sous la supervision de Micheline Vermette, qui restera sur place jusqu’à 16 h pour veiller au bon déroulement de cette campagne. Assistée par Marie-France Sottile, Madeleine Bachand et l’infatigable Céline-Audrey Beauregard, Micheline estime que l’objectif d’envoyer 800 cartes et lettres est plus que raisonnable. Le dernier marathon, qui a eu lieu juste avant la pandémie, a permis l’envoi de 767 messages d’espoir et de soutien. Les organisatrices tiennent à remercier Jules La Mouche, l’artiste qui a offert gracieusement des centaines des cartes pour véhiculer les messages. Si vous avez raté cette journée, vous pouvez participer à n’importe quel moment directement sur le site d’Amnistie.
Parmi les gens croisés au café ce jour-là, Linda et Pierre, un couple fort sympathique qui a tenu à offrir leur soutien à plusieurs prisonniers parmi les dix sélectionnés par Amnistie Internationale. Le bonheur de prendre en paix et en sécurité leur café matinal les rend conscients de ce privilège qui, aussi simple qu’il soit, n’est pas donné à tant des gens dans le monde.
La force de la parole écrite a été démontrée au cours des siècles. Elle véhicule notre savoir, elle guide, elle inspire, elle dénonce quand cela s’avère nécessaire. Depuis le fameux J’accuse d’Émile Zola, une lettre ouverte qui a permis à l’affaire Dreyfuss de pencher du côté de la justice, la figure de l’intellectuel engagé est née. Depuis, les personnalités publiques jouissant d’estime ont maintes fois utilisé l’écriture pour avancer les causes sociales. Aujourd’hui, ce pouvoir est à portée de tous, il en est même amplifié par la loi du nombre. Chaque voix compte, chaque carte ou lettre s’ajoute à la chorale qui réclame justice et liberté partout où elles font défaut. Aux stylos citoyens ! Une missive vaut mille missiles, sans les dommages collatéraux.