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Lundi, 17 mars 2025

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Les dangers réels du monde virtuel

Texte de Marek Zielinski  
Recherche de Luz Garcia

Le cyberespace est virtuel, mais les délits et crimes sont bien réels. Parmi les victimes, beaucoup de jeunes, même de très jeunes, qui font souvent les frais du manque de jugement. La solution ? : informer, instruire, préparer.

Depuis deux ans, l’école secondaire Monseigneur-Richard (ÉSMR) offre de l’aide et de l’assistance à ses élèves aux prises avec le cyberenjeu (le terme qui englobe plusieurs formes d’abus, allant du sextage à la sextorsion, en passant par l’usage abusif de l’image). Ce service est assuré par Élise Dupras, qui a répondu à l’invitation du directeur de l’établissement, François Millette. Aujourd’hui, elle est devenue indispensable, en plus d’être pionnière dans la prévention et le traitement de cyberenjeux. Pour Élise, ce constat est la plus grande reconnaissance qu’elle puisse espérer. 

Faire face au problème

Après avoir complété ses études en délinquance et son stage à la Pointe-Saint-Charles, Élise est littéralement repêchée comme une perle rare par François Millette, qui constate, après le retour en classe post-pandémie, que les jeunes sont plus que jamais accros aux réseaux sociaux et aux virtuels – et que ceci les rend vulnérables aux abus. L’ampleur du problème est telle qu’on ne peut plus le balayer sous le tapis. Élise est là pour justement soulever ce tapis et faire face à ce phénomène. Le terrain est vierge et inexploré, les méthodes et solutions doivent être inventées chaque jour, cas par cas. 

Quelques formes de la cybercriminalité :

  • Sextage : envoyer de textes non sollicités à contenu explicitement sexuel ;
  • Sextorsion : menacer de publier les photos intimes obtenues illicitement pour extorquer de l’argent ;
  • Droit à l’image bafoué : diffuser des vidéos ou photos, sous prétexte de l’humour, sans autorisation ni consentement de victimes.

Bâtir les liens de confiance

La liste est, bien évidemment, loin d’être exhaustive. Élise favorise la prévention dans son approche, notamment grâce aux ateliers en classe. Le mot-clé : la confiance. Les portes du bureau d’Élise sont toujours ouvertes, avec une jarre pleine de bonbons sur sa table : entre deux bouchées, quelques confidences et aveux s’obtiennent plus facilement.

Le pouvoir dont dispose Élise peut aller jusqu’à la suspension, mais ce dernier recours est rare. En bénéficiant du soutien inconditionnel de l’école, Élise fait le travail de pionnière qui rayonne déjà en dehors de son école. M. Millette espère pouvoir l’employer à temps plein (elle est actuellement sous contrat limité) pour qu’elle puisse former d’autres intervenants. La demande est grande, tout comme les enjeux : si le monde réel contient son lot de défis et dangers, le virtuel s’avère tout autant périlleux.

La relation de confiance tant souhaitée par Élise s’étend aussi aux parents, qui ne sont pas toujours pleinement conscients de problèmes liés aux médias sociaux. Il suffit pourtant d’appliquer les mêmes consignes de sécurité et exercer une vigilance active : savoir quelles applications les jeunes utilisent, ce qu’ils téléchargent, etc.

Quant aux jeunes eux-mêmes, Élise les invite à parler, à communiquer, à demander de l’aide si nécessaire. Désormais, grâce à Élise, François et autres adultes concernés, cette aide existe.

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