Par Michel Allard
L’Université Concordia de Montréal tenait, les 6, 7 et 9 juin, leurs cérémonies de collation des grades annuelle à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Au même moment, le Centre de formation professionnelle de Verdun (CFP de Verdun) présente un groupe du programme du soir qui arrive au terme de leurs études en photographie. De son côté, la photographe verdunoise Stephanie Colvey a le mandat d’assurer le service de photographie lors de l’évènement Concordia.
L’équipe de Mme Colvey est affectée par la pénurie de main-d’œuvre. Celle-ci contacte Michel Mercé, professeur de photographie au CFPV, pour obtenir des renforts. Il répond sur le champ : quatre des finissants sont délégués pour s’impliquer et utiliser leurs compétences acquises dans les dix-huit derniers mois. Ils seront officiellement stagiaires. Les astres se sont alignés.
Cet évènement de Concordia compte tout près de quatre mille étudiants, un nombre plus imposant que d’habitude, résultat des reports pour cause de la pandémie. Huit cérémonies réparties sur trois jours, un travail intense par période avec des moments d’attente où la patience est de mise. La vraie vie de photographe professionnel, quoi !
Les stagiaires se joignent à l’équipe de Mme Colvey déjà en place, s’adaptent et s’impliquent à fond très rapidement. Ils doivent faire en sorte que les finissants de Concordia, revêtus de longues toges cérémoniales, aient un aspect qui reflète leur fierté bien méritée après plusieurs années d’efforts soutenus. Ils voudront sûrement partager ces images avec leur famille et leurs proches. La qualité du travail des stagiaires doit être au sommet.
Les quatre photographes nous viennent de différents coins du monde. L’Amérique latine, l’Afrique et les pays slaves sont parmi leurs régions d’origines. Mishel arrive au Québec à l’âge de huit mois. L’orthographe inusitée de son prénom provient d’une erreur de traduction d’un fonctionnaire lors de son immigration. Vlad arrive à l’adolescence pendant que Florence et Richard immigrent beaucoup plus tard dans leur vie. Tous ont dû surmonter avec leur volonté et leur ténacité des difficultés importantes et imprévues. Leurs langues maternelles sont l’ukrainien, le russe, l’espagnol, auxquels s’est souvent ajouté l’anglais. Tous parlent maintenant le français. Deux d’entre eux habitent aussi Verdun.
« Le Québec de demain est dans nos classes », dit Pierre-Alexandre Lessard, directeur adjoint du CFPV. Cette affirmation prend tout son sens.
Leur professeur Michel Mercé mentionne que le CFPV s’assure que chaque étudiant a une maîtrise de haut niveau des techniques photographiques professionnelles. Il les encourage également dans l’exploration de leurs goûts artistiques. En visionnant leurs projets de fin d’études exposés au pavillon Galt du CFPV (1150 rue Galt), la force de l’expression de leurs intentions picturales m’a vraiment impressionné. Des émotions profondes se dégagent de chaque œuvre.
Vladislav Kharlamov désire travailler avec les gens. Le portrait et le « fashion & beauty » l’attire particulièrement et provoque sa créativité. Son portfolio de photos montre une grande appréciation pour la beauté simple. Dans son projet de fin d’études, il présente en relief, de façon très habile, la mode traditionnelle des pays slaves et le style contemporain.
Mishel Minchenko est interpellée par le portrait, l’immobilier et les évènements, en particulier corporatifs, mariages, etc. Elle a démontré sa créativité dans son projet de fin d’études où elle met l’accent sur du maquillage artistique et des accessoires issus de la nature de la culture slave.
Florence Ndour s’oriente vers le portrait, vers l’humain comme partie intégrale des processus de fabrication industrielle, vers le documentaire et la photo de rue. Elle aime raconter une histoire. Dans son projet de fin d’études, elle explore et compare le portrait à la lumière naturelle et le portrait à la lumière infrarouge, afin de faire ressortir l’essence intérieure de la personne.
Richard Gonzalez est transporté par les portraits où le sujet lui livre sa nature, sa culture et sa condition. Il me confie être très inspiré par l’artiste peintre Frida Kahlo. Dans son projet de fin d’études, il fige le mouvement de danse, les couleurs des costumes et l’intensité du regard. Il reflète ainsi les belles traditions millénaires de son pays d’origine, le Pérou.
Chose certaine, ils aimeraient tous que la photographie devienne leur profession.
Vladislav Kharlamov | vladushke.00@gmail.com | 438 521 3544 |
Mishel Minchenko | mishel.minchenko@gmail.com | 514 949 5534 |
Florence Ndour | effainephotographie@gmail.com | 438 877 4252 |
Richard Gonzales | rgfphotographie@gmail.com | 438 838 3536 |
Photo 1: Les quatre stagiaires du CFPV: (de gauche à droite: Vladislav Kharlamov, Florence Ndour, Mishel Minchenko, Richard Gonzales. Ils posent fièrement à l’entréedes artistes de la Place des Arts.
Photo 2: La projection Concordia sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
Photo 3: Vue de la salle Wilfrid-Pelletier entre deux cérémonies. Un angle de vue réservé aux professeurs de Concordia, aux gradués qui défileront et aux photographes
Photo 4: Florence Ndour en action, complètement concentrée.
Photo 5: Richard Gonzalez intervient auprès de son sujet.