Par Pierre Lussier
Premier article d’une série de deux – En décembre 2023, le Grand Potager célébrera son cinquième anniversaire sur le site des serres municipales de Verdun. Peu de gens connaissent le travail de cet organisme à but non lucratif qui chapeaute une vingtaine d’associations réunissant des passionnés d’horticulture.
Les serres de Verdun bourdonnent d’activités avec les camps de jour qui réunissent quotidiennement des dizaines d’enfants aux serres pendant les vacances estivales, tandis que dans les deux serres en production, à l’arrière, des jardiniers s’activent pour arroser, tailler et bichonner des plants en pleine croissance. Se définissant comme Centre d’agriculture urbaine éco-responsable, le Grand Potager a pour mission de créer un pôle d’échanges et de partage de savoirs en agriculture urbaine afin de faciliter l’émergence de projets favorisant la sécurité alimentaire des citoyens.
En 2018, l’arrondissement confiait au Grand Potager le mandat de gérer, valoriser et optimiser l’utilisation des serres municipales. Ce programme était tellement novateur qu’il a suscité l’envie d’autres arrondissements montréalais.
Depuis sa création, le Grand Potager fait la promotion de l’agriculture urbaine en organisant des événements destinés au public, qui marquent la saison horticole, notamment la fête des semences en février, la grande vente de plants vers la fin de mai-juin, et la fête des récoltes en octobre. La distribution de compost et d’autres activités du même genre attirent également de nombreux résidents. Notez qu’on parle d’une production d’environ 150 000 plants sur le site des serres.
Visites guidées: inscrivez-vous !
Lors d’une visite guidée du site en compagnie de la directrice du Grand Potager, Laurence Fauteux, le 18 juillet, une dizaine de visiteurs ont été impressionnés par l’implication de nombreux intervenants et la mise en commun de leurs connaissances horticoles. « La période intensive de production va de mars à juillet », a précisé la directrice. À ce temps-ci de l’année, les semis du début du printemps ont quitté les serres dans des pots et une nouvelle production est en cours. Des plantes tropicales occupent un peu d’espace en juillet tandis que des fines herbes et des légumes sont à l’extérieur des serres. Des résidents comme vous et moi avons garni leur potager de plantes nées ici au printemps.
La directrice a mentionné que des travaux de rénovation des serres sont au programme du Grand Potager cet automne, notamment en faisant l’acquisition d’un nouveau système de chauffage. L’étanchéité des carreaux vitrés en général et l’absence d’un système d’arrosage dans la partie avant des serres constituent aussi des inconvénients pour ces producteurs horticoles urbains. Peu importe ces observations, « l’arrondissement de Verdun est un précieux partenaire », de l’avis même des responsables du Grand Potager. Les prochaines visites guidées auront lieu en août et septembre. Composez le 514 248-4901 pour vous inscrire.
On ne produit pas mais on veille au grain
L’organisme touche des revenus autonomes par la location d’espaces à cultiver sur le site. « Nous sommes des gestionnaires d’espaces, on ne produit rien, nous sommes comme des concierges » a confié la directrice en citant quelques organismes membres du Grand Potager, dont Semis Urbains, la Coopérative Abondance Urbaine Solidaire (CAUS), le Centre culturel vietnamien, les Pouces Verts, le groupe Animaction, la Maison de l’environnement et 14 autres associations et groupes d’intérêt.
Il faut sauver les papillons monarques
Dans la cour voisine des serres, Laurence Fauteux a attiré l’attention des visiteurs sur la présence de plants d’asclépiade gardés précieusement pour attirer les papillons monarques, dont la chenille se nourrit du pollen de cette plante sauvage. On a observé également dans la cour des installations d’aquaponie, une méthode de culture de poissons et de plantes dans le même système. On nourrit sur place dans un bassin des truites dont les déjections sont transformées par des bactéries en nitrite, puis en nitrate, et absorbées par les racines qui sont dans l’eau. Les plantes purifient l’eau qui retourne propre dans le bassin de truites. On parle du cycle de l’azote, on devrait aussi parler d’économie circulaire.
(À suivre)