Colibri à gorge rubis
Archilochus colubris
Ruby-throated hummingbird
Ordre des apodiformes
Famille des trochilidés
Par Mario Lefebvre
Je l’ai vu ! Je le vois, il butine dans mes fleurs, me susurre à l’oreille mon amoureuse. C’est l’oiseau plus léger qu’une plume, le colibri. Spontanément, je prends la balle au bond ! Je vous parle du plus petit oiseau au monde et ici, au Québec, nous en avons une espèce : il s’agit du colibri à gorge rubis.
Cet oiseau, vite comme l’éclair, bourdonne dans nos oreilles et fait du surplace comme pas un. Son cœur bat la chamade à un rythme effréné de mille deux cents battements à la minute, tandis que ses ailes battent soixante fois à la seconde.
« On pourrait dire que c’est l’oiseau de tous les records. »
Le cœur du colibri fait 2,5 % de sa masse corporelle, pour un poids total de 3,2 grammes. Cet oiseau mouche vit environ cinq ans, les plus âgés sont les femelles, puisqu’elles peuvent vivre jusqu’à l’âge de sept ans. Le colibri à gorge rubis n’est pas le plus sociable des oiseaux. Même en présence des femelles, il est agressif et protège son territoire ainsi que sa progéniture. Son agilité, sa légèreté et son corps fuselé le propulsent à une vitesse de 50 km/heure.
Tous les jours, le colibri à gorge rubis vient faire un tour dans nos fleurs. Celui que je vous présente en images est venu nous rendre visite dernièrement. Mon appareil photo non loin de moi m’a permis de le capter au repos, sur une branche de lilas. Tout aussi frêle que le colibri, la branche sur laquelle il s’était posé, ne vient pas porter ombrage à toute sa fragilité.
Le colibri se nourrit du nectar des fleurs, son bec effilé et sa langue profonde, lui permet de puiser au fond du calice des fleurs, cet élixir savoureux et énergétique. Le mâle arbore une couronne rubis iridescente qui est visible au soleil. La femelle n’en a pas, son ventre est tout blanc, son dos est vert jusque sur le dessus de la tête.
La grâce du colibri est un élément artistique. Qu’il soit représenté dans un tableau célèbre, ou sculpté en ornement en bas-relief, ou même encore peint sur un clavecin, il est l’oiseau qui fait rêver. Au nid, qui ne dépasse pas le diamètre d’une pièce de deux dollars, le colibri femelle couve ses œufs. Les deux oisillons, bien comptés, seront autonomes au bout de cinq semaines.
Puisque le colibri à gorge rubis ne se nourrit que sur les fleurs, il migrera l’hiver venu, vers le Sud, au Mexique. Parfois chanceux, je peux l’apercevoir chez moi vers la troisième semaine de septembre, tout au plus. Il reviendra nous émerveiller… au prochain printemps.