Une spécialiste d’arts plastiques de Notre-Dame-de-la-Garde veut développer la créativité des bédéistes des élèves du primaire
Lucie Labbé
Collaboration spéciale
Photo de Jack Northon
Je suis une spécialiste en arts plastiques qui travaille à l’école Notre-Dame de la Garde depuis près de 20 ans. Depuis 2010, j’ai le bonheur d’enseigner à tous les niveaux du primaire, c’est-à-dire de la 1ère à la 6e année. J’ai donc la chance de voir se développer chez ces jeunes de la curiosité, de l’intérêt pour la culture mais surtout une belle créativité. Cette créativité est particulièrement développée chez mes élèves de 6e année cette année. C’est donc sans hésitation que j’ai accepté l’offre de M Alain Larouche de faire participer mes élèves au journal Explore Verdun-Île des Sœurs. C’est dans le but de donner une pause à Lou Drouin que nous sélectionnerons des bandes dessinées créées par mes élèves et qui seront publiées au cours des prochaines semaines.
Pour moi, le passage du primaire au secondaire est une étape très importante dans la vie de ces jeunes. Je leur en parle comme d’un voyage, je fais le lien avec mon vécu et avec celui de Kim Yaroshevskaya, l’interprète de Fanfreluche. Toutes les deux nous avons toujours en notre possession un objet important qui nous relie à une personne signifiante pour nous dans un moment charnière de notre parcours de vie. Pour elle, ça a été un petit porte-mouchoir de velours qu’elle a osé demander à sa grand-mère avant de prendre le bateau pour traverser l’Atlantique, en 1934, à l’âge de 10 ans. Pour moi, ce fut une tablette à dessins offerte par mon frère et mes 64 crayons Prismacolor reçue de mes parents, qui m’ont aidé lors de mon passage du primaire au secondaire. Si ces objets ont été aussi importants pour nous, je crois que c’est surtout pour le rappel de nos valeurs, le réconfort qu’il nous apporte et le positif que celui-ci peut nous apporter, entre autres, dans la relation avec les autres dans mon cas. Moi qui étais une fille très gênée, le fait de dessiner sur un banc sous un escalier à la grande polyvalente m’a permis de me faire de nouveaux amis. Sans le vouloir, j’attirais l’attention et la curiosité. Les autres venaient vers moi et ça m’a permis de trouver des amis qui avaient les mêmes intérêts. J’ai même été remarqué par une spécialiste en arts plastiques qui a changé le cours de mon parcours scolaire. Pour Kim, elle en parle dans son livre « Mon voyage en Amérique » paru chez Boréal, en 2017, je résume librement sa pensée en disant que c’est de se rappeler d’où l’on vient pour nous aider à déterminer où l’on va !
À la suite de la présentation d’une capsule vidéo dans laquelle Mme Yaroshevskaya lit l’extrait de son livre, quand elle parle de son départ de Russie, et fait le lien avec son objet, l’élève est amené à créer une bande dessinée où il devra illustrer sa relation avec une personne signifiante pour lui, incluant un objet qui les relie et ce à un moment charnière de son primaire. Je leur parle de mettre des bonnes choses dans leur bagage. Retenir le positif pour s’y référer lorsque ça va moins bien. Avec toute la créativité qu’ils ont et la maturité qu’ils ont acquise tout au long de leurs ateliers d’arts plastiques, le résultat devrait être étonnant.
À suivre, à partir du dimanche 7 mai, dans la Revue Explore.