Texte et photographies Sebastián Krieger
Traduction Juliana Zerda
Grand jour : la fameuse boîte à livres de couleur orange a réussi à survivre malgré l’adversité et face à la destruction dont elle a été victime. À titre de références, ce fameux classeur de courrier pour insulaires nous rappelle… que cet outil de liberté littéraire et d’histoires aux langues multiples donne foi à l’espoir d’une vie meilleure !
À notre époque où se pavanent les livres électroniques, on pourrait croire (tout comme les tablettes d’argile et le papyrus), que les livres faits de papier et les bâtiments qui les abritent ont tendance à disparaître avec le temps. Pourtant, c’est le contraire qui s’applique. C’est en cette fonction que les bibliothèques ont depuis belle lurette créé la notion la plus élémentaire : la boîte à livres.
PHOTO 2 : Le 5 avril 2023. Comment rendre inaccessible la plus forte tempête de verglas depuis 25 ans à Montréal ? La Boîte à livres de West Vancouver Park a survécu… grâce à la chaleur de gens désireux d’explorer de nouveaux horizons littéraires tout en favorisant la collaboration et le sentiment de communauté entre les lecteurs de tous âges et de tous horizons.
Le concept de « la boîte » a depuis belle lurette atteint une popularité croissante parmi les auberges de jeunesse du monde entier : une étagère sur laquelle les clients empruntaient un livre, pour le lire pendant leur séjour, plus tard. Si le client veut le garder pour lui, il doit en remettre un aussi beau livre à la place ! Comme à l’ÎDS, l’histoire des bibliothèques publiques originales est relativement récente.
Entre 1990 et 1991, le duo artistique de l’Irlandais Michael Clegg (né en 1957) et Martin Guttmann (né en 1957, à Jérusalem) a mis sur pied son installation Offene Bibliothek (en allemand pour Bibliothèque ouverte) au centre de la ville autrichienne de Graz. Il s’agit dans ce cas d’une microbibliothèque, proposant des livres prêtés sans contrôle ni surveillance, ce qui ressemble à un meuble proposant la belle aventure à lire au premier offrant.
PHOTO 3 : Ce que le mauvais temps n’a pas pu faire, le vandalisme l’a fait. Une nuit de juillet, notre boîte a subi une triste attaque même si les livres ont continué à arriver sur son pas. En contribuant à la durabilité et à l’accès équitable de la lecture, ces bibliothèques favorisent l’éducation et l’enrichissement des communautés. Qui plus est, avec le nombre croissant de livres et de langues à afficher, les langues qui construisent les ponts au sein de notre communauté, il est prévisible que la fameuse boîte à livres orange disparaisse à nouveau… Pas grave, elle renaîtra encore et toujours !
L’idée simple est devenue populaire et s’est répandue en très peu de temps. D’abord en Allemagne, puis parmi tout le reste des boîtes européennes. Aux États-Unis, la proposition a pris force grâce à Todd Boll (un Américain du Wisconsin né en 1956, décédé en 2018). Il s’agit d’un passionné qui a construit sa première microbibliothèque en utilisant le bois d’une vieille porte de garage. Aujourd’hui, sa création, appelée merveilleusement Little Free Library, est un OSBL (Organisme à but non lucratif) qui dispose d’une centaine de 100 boîtes à livres dans près d’une centaine de pays.
À Montréal, les quatre premières librairies ont vu le jour en 2013 dans le quartier Rosemont ; aujourd’hui, elles poussent partout en ville, si bien que l’on ne connaisse pas son nombre exact… Depuis, elles portent parfois le nom de Croque Livres, spécialisé dans les livres pour enfants.
Mais là, assez de mots : voyons voir ce qui vient d’arriver à notre boîte à livres du parc West Vancouver !