Un texte de Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
La Lune nous regarde. Parfois d’un air amusé, souvent d’un œil hagard, fatigué par nos travers. Les amoureux la réclament, les loups-garous lui hurlent dessus.
Elle éclaire les poètes, les égarés, les décalés, les rêveurs. Elle est là, dans la nuit et durant le jour, discrète, elle-même éblouie par le grand frère. Elle a inspiré des vers sublimes, des envolées lyriques et pas mal de lieux communs.
On lui pardonne tout ça, on la fête, on l’honore aujourd’hui, grâce au projet que la Maison de la culture Quai 5160 abritera dès le 23 décembre jusqu’au 21 janvier de l’an prochain.
La Lune est… ce que vous voulez
Sam Meech, né au cœur d’acier de la première région industrielle de la Terre, là où la poésie se dispute l’eau pour la survie de la race humaine, nous invite à titiller notre côté Pierrot. Le jeu en vaut la chandelle – la Lune n’est pas pleine toutes les nuits, il faut parfois l’éclairer – et à l’élégance d’être d’une simplicité comparable aux paysages de notre satellite.
La Lune est… justement, qu’est-ce qu’elle est? L’invitation est lancée, suivez le lien pour jouer et rien gagner (la lune est verdun) ou rendez-vous aux bibliothèques de L’Île-des-Sœurs et de Jacqueline-De Repentigny.
Usez de tous les astuces pour trouver la métaphore : ouvrez un livre au hasard et notez la première phrase qui accroche votre regard ; rappelez-vous de votre rêve – c’est là qu’on crée des associations d’idées les plus folles; échappez-vous sur la Lune, même au milieu d’une journée chargée, et revenez avec les mots que vous y avez cueillis. Sam fera projeter vos trouvailles sur un écran circulaire à la Maison de la culture de Verdun.
L’expérience a déjà eu lieu, durant la pandémie, dans une autre Maison de la culture, mais cette fois-ci, Verdun s’en mêle, et ça promet : notre quartier a longtemps cultivé son côté lunaire, en orbite autour de la métropole, reflétant sa lumière. Mais aujourd’hui, son propre éclat éblouit même le phare de Ville-Marie.
La Lune à la Maison
L’immeuble est un espace super pour l’exposition de l’œuvre grâce aux grandes fenêtres. Je pense que l’arrondissement cherchait quelque chose d’accessible pendant la fermeture de la Maison de la culture durant les vacances, et La lune est… idéale », nous assure Sam. Lui-même se décrit comme un artiste numérique aux tendances, plus qu’avouables, analogiques. « J’aime particulièrement les œuvres qui existent dans des espaces publics et accessibles, au-delà de la galerie », précise Sam, qui a déjà à son actif une feuille de route impressionnante (voyez par vous-mêmes : Sam portfolio).
Natif de Huddersfield, dans le cœur du Royaume-Uni, il a fait ses études dans de prestigieuses écoles de sa région. Il y a 4 ans, il a choisi de s’installer chez nous – l’attrait du Nouveau Monde se porte bien, merci. Aux réalisations numériques et installations vidéo interactives, Sam a ajouté … du tricot.
Nous avons déjà parlé du projet Tricot en peinture qu’il a concrétisé sur la Well en 2021. D’après lui, la vidéo numérique et le tricot ne sont pas si éloignés l’une de l’autre : les deux sont constitués par la technique de la pixellisation. Fallait-y penser !
Pour son prochain projet, il compte sur vous, chers lunophiles, et sur votre vagabondage verbal. On doit bien ça à la vieille Lune, qui accueille nos soupirs et rêves depuis toujours.