Mon ami Pierre
Mon ami, mon grand ami Pierre Boulanger a quitté notre monde en plein après-midi du jour de Noël 2023, quelques heures à peine après son 67e anniversaire de naissance…
Pierre est né un 24 décembre pour mourir beaucoup trop tôt, presque jour pour jour, 67 ans plus tard. Quelle triste destinée…
Il ne voulait probablement pas être oublié… On ne peut pas oublier cet homme intelligent, simple, timide, réservé, plutôt solitaire, qui avait toujours besoin de se confier, malgré sa gêne ou son désir de ne pas s’imposer.
Combien de fois, avec attention, affection et compassion, je lui ai tendu de grandes oreilles pour entendre et écouter ses confidences, ses souvenirs moins heureux, ses malchances…
Mon collègue Pierre
Toujours au poste avant l’heure, toujours bien mis, le plus souvent dans son veston bleu marine, le café bien versé, Pierre n’avait qu’à s’asseoir à son pupitre et à poser ses deux bons stylos à côté de son ordinateur pour que sa journée commence…
Toujours prêt, même en avance sur la plupart de ses consœurs et confrères, Pierre faisait parfois les cent pas en attendant la maquette de son journal de la semaine, son bien-aimé journal, sa raison de vivre, d’exister, de se prouver…
Toujours irréprochable, Pierre perdait son humeur, sa superbe, si un oubli survenait, si une erreur ou une faute il faisait… Il prenait alors beaucoup de temps à se les pardonner, habitué à viser la perfection, et à l’atteindre souvent…
Toujours routinier, ses habitudes bien ancrées faisaient rire, mais nous agaçaient aussi…
Sa vie, c’était d’abord et avant tout son travail. Sa retraite a été malheureusement le chemin vers sa mort… prématurée, que nous pleurons.
Adieu, mon collègue et ami Pierre.
Robert Leduc
Avant de rentrer chez toi au Lac-à-la-Tortue
Pierre, tu m’as joué un bon tour en partant le jour de Noël, moi qui pensais te remettre une boîte de chocolats comme tu les aimes, le 27 ou le 28 décembre, plutôt que le jeudi précédent, en raison d’un contretemps.
Pierre, je vais te faire un aveu, je t’ai toujours envié pour ton sens de l’organisation et ta rigueur quand tu devais fermer ton journal avant la tombée hebdomadaire. Tout le matériel était là, il ne manquait que les instructions dont les infographes pouvaient bien se passer tellement tu avais tout prévu. Le matin, tu arrivais en même temps que le concierge au bureau et le soir, tu quittais bien avant tes confrères et consœurs de la salle de rédaction.
On ne choisit pas toujours sa carrière, toi qui es quasiment né dans le magasin général de tes parents au Lac-à-la-Tortue, tu voulais devenir joueur de hockey et tu as finalement épousé le journalisme, métier que tu as exercé pendant plus de 35 ans.
À titre de rédacteur en chef du Messager LaSalle, tu t’es taillé discrètement une place dans la communauté laSalloise. Tu imposais le respect malgré les turpitudes de la vie politique locale.
Pierre, il faut bien le dire, avec ton départ, le Québec a perdu une véritable encyclopédie dans le domaine des sports, et particulièrement du hockey. Ta notoriété a fait de toi un interlocuteur apprécié des grands du hockey comme Réjean Houle, président des Anciens du Canadien, Jacques Lemaire et Dollard Saint-Laurent, qui t’ont appuyé avec enthousiasme dans la tenue d’un match de hockey d’exhibition lors du centenaire de LaSalle en 2012.
Pierre Boulanger, on ne t’oubliera jamais dans le Grand Sud-Ouest.
Pierre Lussier