Par Ahmed Chetioui
Le mois de juillet, mois de festivités et de célébration pour quatre grands pays : le Canada – le 1er juillet -, les États-Unis d’Amérique – 4 juillet -, la France – 14 juillet -, et le 5 juillet pour l’Algérie, cette dernière fête le 60e anniversaire de son indépendance. Cet anniversaire souligne malheureusement Le massacre d’Oran ou Massacre du 5 juillet 1962, le jour indiqué, trois mois et demi après la signature des accords d’Évian mettant fin à la guerre d’Algérie, deux jours après la reconnaissance officielle de l’indépendance, et quelques heures avant sa proclamation.
Mais l’histoire de l’Algérie ne se résume pas à un siècle et demi de colonisation, mais va bien au-delà de 1830, année où débuta cette dernière, ou, 1954, année du déclenchement de la lutte armée et de la guerre d’Algérie.
Cette histoire remonte à Massinissa, le roi des numides, fils de Gaia, roi des Massyles, peuple nomade de Numidie orientale qui, gantée dans son armure de fer et le glaive à la main, envahit Carthage en 202 av. J-C, avec ses milliers de centurions berbères.
À Jugurtha, un autre roi numide – et petit-fils du roi numide Massinissa, préféra mourir enchainé à l’infamie de se rendre à Rome en 105 avant J.C.
À la noblesse de Juba II, cet autre roi numide, savant, auguste et juste, qui régna sur la Numidie avec son épouse la reine Cléopâtre Séléné, fille de la non moins auguste et noble Cléopâtre d’Égypte.
À Saint-Augustin, qui dispensait aux hommes du côté d’Hippone (Annaba), les enseignements du Christ.
À Barberousse, Raïs Hamidou et leurs corsaires, qui triomphaient de leurs adversaires dans une bataille navale épique au milieu des flammes, des vagues déferlantes et du grondement des canons.
À Tarik Ibnou Ziad, qui conquit l’Andalousie et déversa le savoir, l’art et la culture mauresque dans ces contrées barbares.
À Joshua le prophète, qui repose dans sa dernière demeure dans la ville des rois, Tlemcen, et jusqu’où Moïse a suivi la voie de son Seigneur.
À Tin Hinan, la légendaire reine des hommes bleus, dans les ergs arides et caillouteux du Sahara brûlés par un soleil ardent.
À l’Émir Abdelkader, haranguant ses troupes à El-Maktaa et poursuivant sabre à la main, les troupes défaites du général Trézel, le 28 juin 1835.
À Fatma N’soumer, plus que Jeanne d’Arc, elle est pour la postérité une sainte héroïne, de 1854 jusqu’en 1857, elle prend le commandement de la résistance anti-française et bat les Français sous le maréchal Randon à plusieurs reprises, notamment à la bataille de Tachekkirt.
À la troisième Division d’Infanterie algérienne, qui avec d’autres soldats nord-africains ont formé l’essentiel de l’Armée de la France Libre et, aux côtés des alliés, ont débarqués sur les côtes de Normandie.
Aux quarante-cinq milles martyrs algériens massacrés par l’armée française à Sétif, Kherrata, Guelma et ailleurs, alors que le Monde libre célébrait la victoire des Alliés sur les nazis.
Aux hommes et aux femmes qui ont façonné et œuvré pour que l’Algérie soit libre et indépendante, par leur courage, leur abnégation, leur don de soi et par le don ultime, de leur vie.