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Mercredi, 04 décembre 2024

Faune et flore — Langue fourchue

Couleuvre rayée
Thamnophis sirtalis
Garter snake

Ordre des squamates
Sous-ordre des serpents
Famille des natricidae

Un texte et des photos de Mario Lefebvre

Animal fantastique au corps caréné, aux écailles parfaitement définies, il est orné sur le bâton d’Esculape : il s’agit du serpent, ou couleuvre, omniprésent en Amérique du Nord. Il se faufile et se love, se cache dans les buissons, parfois dans les fentes des rochers, autrement appelé le serpent-jarretière… c’est la couleuvre rayée.

Quand j’étais gamin, la couleuvre rayée me faisait penser à un serpent venimeux, alors j’y pensais deux fois avant de me risquer de la prendre avec mes mains. Nous avons tous en tête cette image de la vipère prête à bondir et insérer ses vilains crocs gorgés de venin dans notre peau.  Maintenant que je suis devenu grand, j’ai appris que les couleuvres ne possèdent pas de poison et leur morsure est loin d’être fatale.

Les couleuvres rayées peuvent être de différentes couleurs — ce sont des sous-espèces — et il en existe cinq sortes au Canada. Ici, au Québec, j’ai eu la chance de photographier deux espèces, soit la couleuvre rayée de l’Est au corps brunâtre et aux flancs jaunâtre, et la couleuvre rayée des vallées. Cette dernière arbore trois rayures distinctes : une jaune bien défini sur le dos et une orangée de chaque côté de ses flancs.

La couleuvre rayée est l’unique prédateur des tritons rugueux, ce lézard possède des toxines mortelles sur la peau, qui sont fatales pour plusieurs espèces, y compris l’être humain. En effet, la couleuvre rayée ne subit pas ses effets toxiques une fois consommée.                     

Ce reptile commun fréquente la plupart du temps les plans d’eau, les étangs, lacs et rivières, puisqu’il se nourrit en majorité d’amphibiens. Petits poissons-crustacés et grenouilles sont souvent au menu, quoique si vous regardez attentivement une des photos annexées au texte, vous verrez son corps ballonné : elle a sans doute croqué un souriceau !

La couleuvre rayée se reproduit après la période d’hibernation. Tapie sous terre, là où le sol ne gèle pas, la couleuvre attend les beaux jours du printemps. Dans un trou abandonné par un rongeur ou sous les fondations d’un vieux bâtiment, peut se trouver une couleuvre. Elle fait près d’un mètre de longueur et son poids varie entre 140 et 180 grammes. La femelle est plus grosse que le mâle et elle est ovovivipare, ce qui veut dire qu’elle possède des œufs qui éclosent à l’intérieur de son corps avant de mettre bas. Les portées sont environ de dix à soixante-dix individus. 

Pour ceux et celles qui ne craignent pas les serpents, deux fois l’an, a lieu un rassemblement de couleuvres rayées à flancs rouges sur les sites d’hibernation dans la ville de Narcisse au Manitoba. Ce phénomène rare rassemble 50 mille individus.

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