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Lundi, 17 mars 2025

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Fady Dagher, un directeur de police pas comme les autres

Le Réseau Affaires Verdun (RAV) a eu la bonne idée d’inviter le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fady Dagher, à son Midi-Motivation de février.

Texte de Pierre Lussier
Photos de Daniel Rochon

Policier de carrière qui a travaillé pendant plus de 25 ans au SPVM, avant de prendre la direction du Service de police de l’agglomération de Longueuil, Fady Dagher a connu un franc succès sur la Rive-Sud entre 2017 et 2022 avant d’être choisi comme chef du SPVM.

Fady Dagher est né en Côte d’Ivoire de parents libanais, et il s’est retrouvé au Québec en 1985 après un séjour en France. Fady Dagher est non seulement tombé en amour avec le Québec, mais il se considère « un immigrant de Montréal, une ville qu’il adore ». Notez qu’il a obtenu un MBA de McGill et des HÉC en 2012 et qu’il a obtenu une médaille de la Paix comme chef de police en 2020. Le directeur Dagher se considère comme un entrepreneur de la gestion du changement. 

À la table d’honneur, on retrouve la mairesse Marie-Andrée Mauger, Marie-Ève Medzä, copropriétaire du Salon MEDZ et personnalité d’affaires de janvier 2014, la députée Alejandra Zaga-Mendez, le conférencier Fady Dagher, Maxime Beaulieu, commandant du poste 16, Alain Bourque, président du RAV, Jonathan Champagne, propriétaire d’IGA Champagne et personnalité de novembre 2023, et Sterling Downey, conseiller de ville de Verdun.

Des valeurs non négociables 

Être policier, c’est une vocation pour Fady Dagher : pour lui, « ses valeurs profondes, ça ne se négocie pas ! » Fady parle des valeurs de racine, c’est-à-dire de cet héritage du milieu familial. Qu’on pense aux vertus de l’honnêteté, de la franchise, du respect de l’autre, etc.

Le directeur Dagher n’entretient pas d’amertume parce que sa candidature comme chef de police de Montréal n’avait pas été retenue il y a quelques années. Dans sa conférence, le chef de police soutient que personne n’est à l’abri de l’erreur, pas même les policiers qu’on doit pardonner.

Concernant les problèmes reliés à l’itinérance, Fady Dagher est d’avis « qu’il s’agit d’enjeux très complexes qu’on ne va pas résoudre du jour au lendemain ».

Un programme d’intégration

Arrivé aux commandes du SPVM en 2022, Fady Dagher a accompli sa première année complète comme directeur en 2023, aussi les bons résultats obtenus l’année dernière méritent l’attention du public. Pour la première fois en cinq ans, le SPVM a réussi à embaucher 362 policières et policiers, portant ainsi l’effectif à 4580 en décembre 2023, comparativement à moins de 4489 en 2022, un gain de 91 agents compte tenu des départs et retraites. Pensez à la rareté de la main-d’œuvre ces années-ci.

Le déploiement du programme d’intégration à la fonction policière, un programme en trois volets du directeur Dagher, a débuté en 2023. En bref, le volet Immersion Montréal confie à des partenaires, les recrues sans uniforme et sans arme afin qu’elles puissent vivre leur réalité au sein de diverses organisations dans différentes communautés culturelles et socio-économiques. Le programme a reçu l’appui, notamment du ministère de la Sécurité publique et de la Ville de Montréal.

Itinérance, il faut du temps !

À propos des problèmes reliés à l’itinérance, Fady Dagher affirme : « il s’agit d’enjeux très complexes qu’on ne va pas résoudre du jour au lendemain ». Le chef de police parle de financement pour les cinq à dix prochaines années et d’une vision à longue échéance de 15 à 20 ans. Il faut une prise en charge des itinérants à qui l’on doit offrir des logements. Fady fait appel au milieu communautaire. J’ai moi-même dormi dans un refuge pour vivre cette expérience et je considère qu’on doit assurer un minimum de dignité humaine à toutes ces personnes.

Fady Dagher croit qu’il faut redonner du pouvoir aux commandants de quartier qui sont sur le terrain et qui connaissent bien la situation locale.

En conclusion

Saluant au passage, le commandant Maxime Beaulieu du poste de quartier 16, à Verdun depuis octobre dernier, Fady Dagher croit qu’il faut redonner du pouvoir aux commandants de quartier qui sont sur le terrain et qui connaissent bien la situation locale. D’ailleurs, l’enthousiasme de Maxime Beaulieu pour Verdun et L’Île-des-Sœurs ne se dément pas.

Philosophe, le directeur du SPVM ne se fait pas d’illusions sur la durée d’un mandat à un tel poste, compte tenu des traditions au Service de police. « Après trois ou quatre ans, Fady Dagher semble dire que ça va chauffer et qu’un directeur peut tomber tellement vite. »

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