NDLR : le 20 mars est la Journée internationale de la Francophonie. Je tenais à partager avec vous cet éloge à la langue française, un texte de Maria Landry, autrefois enseignante à Verdun et déléguée à la francophonie au mouvement Richelieu International. Voyez par vous-même comme c’est beau. Nous avons reçu l’autorisation de l’auteure de publier.
Texte Maria Landry
Collaboration spéciale
La langue française sonne à nos portes. Elle a quelque chose à dire, à crier…
Au fil des jours, on lui inflige des verbes mal conjugués, des genres mal assortis, des adverbes incompris ou mal disséqués. Elle traîne de la patte, elle perd des plumes, notre langue. Elle se noie dans le tumulte de masses de papier, d’affiches, de brochures et aussi de courriels. Elle sort même de nos bouches un peu amochée.
Ça suffit, non? La langue, elle a sa fierté. Alors inutile de faire comme si de rien n’était. Vous voyez bien qu’elle est malmenée. De grâce, portons-nous à sa rescousse. Arrêtons de lui marcher dessus. Prenons-la par la main pour mieux la cajoler. La langue, elle se fait souvent messagère de nos états d’âme. C’est elle aussi qui nous fait partager tant de rires et de larmes. Elle est complice et omniprésente de nos vies. Alors, redonnons-lui sa place au bout de la table. Et malgré ses caprices, faisons-en notre amie, notre compagne de vie. Pour l’amour de la langue, rendons-lui hommage.
S’il est vrai qu’une image vaut mille mots, il est vrai que dix mots bien écrits valent mieux que cent, gribouillés sans souci. Et si la tournure de phrase prend des virages trop risqués, tournons-la autrement, sans honte ni méfait. Elle nous sera reconnaissante d’avoir laissé sa place à toute l’élégance d’une phrase bien ficelée.
Non, elle n’est pas facile la langue. Elle nous en fait accroire, nous fait douter, nous fait chercher. Une relecture est toujours de circonstance, car derrière l’évidence elle a toujours le dernier mot. Mais détrompez-vous, car jamais vous ne perdez la face, si vous savez rectifier vos erreurs.
Non, elle n’a pas fini de frapper à nos portes la langue de chez nous. Alors, quand vous la verrez, dites-lui comme elle est belle et tendez-lui la main.