Un billet de Jean-Guy Marceau
Il y a quelques jours, on célébrait la fête de l’Action de grâce. Un événement qui, toutes les années, vient nous annoncer que l’automne est là et qu’il faut dire au revoir aux belles nuits d’été, au vent doux de juillet, à la pluie caressante d’août et aux marches quotidiennes en bermuda. Adieu la belle saison, bienvenue à toi automne multicolore, imprévisible et complètement assumé. Certains cyclistes téméraires se font le mollet pour affronter les journées plus froides, vivement l’hiver pensent-ils. Déjà ?
Je reviens à l’Action de grâce. Rendre grâce avec humilité, aux richesses de la terre, aux récoltes opulentes, signes d’un été qui a été chaud et généreux. Rendre grâce à ceux qui travaillent aux champs, à ceux qui nous permettent de vivre ici au Canada, dans un pays riche à profusion. Rendre grâce aux aidants naturels, au corps médical, aux amis fidèles et aux familles unies, refuge réconfortant, diffuseur d’amour et de compassion.
Une journée pour dire merci, merci la vie pour les grands bonheurs et les petites épreuves qui nous font grandir, des cadeaux qui ne nous arrivent pas toujours du ciel. Un week-end pour dire aussi merci, à nos compagnons de vie, nos amis si généreux, notre petit chat tannant et trop attachant, merci aux collègues de travail qui nonobstant les contraintes de distance nous témoignent leur affection. Merci aux voisins discrets, au facteur souriant, à la coiffeuse aimable, au boucher rieur et aux professeurs patients.
![](https://exploreverdunids.com/wp-content/uploads/2021/10/Merci-2222.png)
Merci d’être ce que nous sommes, un peuple résilient certes, mais plein de courage et de fierté. Merci à ceux qui sont passés avant nous, qui nous ont montré le chemin, à ceux qui se battent pour la liberté, qui se battent pour leur vie. Merci à notre belle jeunesse qui héritera de nos legs, de nos erreurs aussi et qui saura nous pardonner. J’aime à penser que les prochaines générations sauront faire mieux que nous. La terre a besoin d’amour elle aussi, lui dire merci ne suffit pas. Il faut l’aimer pour ce qu’elle nous donne, ce qu’elle renferme et ce qu’elle mérite.
Dire merci avec nos mots et aussi avec des gestes concrets. Être bienveillant envers soi aussi, s’aimer suffisamment pour aimer les autres. Un vœu pieux, mais essentiel. Nous traversons une pandémie depuis des mois avec rigueur, soyons fiers de ce que nous sommes, du chemin accompli et de notre force collective. Demain lorsqu’il nous sera permis, nous pourrons toucher à l’autre, lui tendre la main. Entre-temps, on ne peut que dire merci et c’est très bien ainsi.