Par Pierre Lussier
Si le premier ministre François Legault a répondu favorablement à une motion du Parti québécois demandant d’attribuer le nom du sergent Léo Major à un lieu public au Québec, c’est en bonne partie en raison du travail des biographes qui ont illustré les faits d’armes du soldat du Régiment de la Chaudière.
Parmi ces biographes figure le tandem verdunois de la productrice Sandra Lefebvre et du réalisateur Bruno Desrosiers, dont le film documentaire intitulé Léo Major, le fantôme borgne a été diffusé à Radio-Canada.
La publication d’un livre sur Léo Major par l’historien militaire Luc Lépine a aussi été déterminante en rappelant avec précision le parcours d’un héros.
«Déjà en novembre 2019, le premier ministre du Québec évoquait la possibilité d’honorer Léo Major», souligne la productrice Sandra Lefebvre. Il faudra cependant attendre la cérémonie du jour du Souvenir du 11 novembre dernier pour connaître la bonne nouvelle.
Deux héros de chez nous: Léo Major et Madeleine de Verchères
On peut difficilement relater tous les exploits de Léo Major tellement ils sont nombreux sur les champs de bataille de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Toutefois, c’est la libération de Zwolle, une ville de 50 000 habitants aux Pays-Bas en avril 1945, qui a frappé l’imagination du public.
Se retrouvant seul comme éclaireur après la mort d’un camarade aux abords de Zwolle, occupée par les nazis, Léo Major a surpris un officier allemand qu’il prend en otage et qu’il réussit à convaincre que la ville est assiégée par les troupes canadiennes.
Libérant cet officier qui rejoint les siens dans la nuit, Léo, lourdement armé, se déplace dans les faubourgs de Zwolle en faisant sauter des grenades et en tirant des salves d’armes automatiques. Ameutée, la garnison allemande fuit en catastrophe la ville. Au petit matin, Zwolle est libérée et depuis ce temps, les Pays-Bas honorent Léo Major comme héros national.
Médusés par les déplacements nocturnes de ce militaire à Zwolle, les Allemands l’ont surnommé le fantôme borgne, celui qui est introuvable et mystérieux avec son cache-œil, reliquat d’un accident dans la bataille de Normandie.
Léo Major rappelle par son exploit, une tactique utilisée par Madeleine de Verchères en 1692. La jeune fille alors âgée de 14 ans a tenu en respect pendant huit jours des attaquants iroquois convaincus de la présence de plusieurs combattants derrière la barricade alors que Madeleine, seule avec ses petits frères, tirait des coups de feu à droite et à gauche.
Sandra Lefebvre et Sighter
Membre du Réseau Affaires Verdun (RAV), Sandra Lefebvre dirige le Groupe Sighter qui se distingue dans le domaine de la publicité et de la production de films documentaires, dont ce moyen métrage sur Léo Major, en 2017.
Malgré la pandémie qui a interrompu pendant quelques mois le travail chez Sighter, «la machine est repartie à la fin août et au début septembre», dit Sandra Lefebvre, qui se réjouit des contrats publicitaires en cours de réalisation.
La PME verdunoise a donc repris ses activités et le lien entre le film sur Léo Major et l’hommage que le gouvernement veut rendre au héros ne peut qu’aider les producteurs de films documentaires à poursuivre dans cette voie.