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Vendredi, 13 décembre 2024

Ça pousse chez vous !

Dans un contexte où le coût des aliments grimpe constamment, même les familles de classe moyenne ont du mal à se nourrir convenablement. Aussi, il faut trouver des solutions !

Par Pierre Lussier

(Deuxième d’une série de deux articles) – Aux serres municipales de Verdun, le Grand Potager fascine quiconque souhaite l’avènement d’une certaine autosuffisance alimentaire des communautés locales. 

Agissant comme gestionnaire d’espace pour une bonne vingtaine d’organismes engagés dans la production horticole et l’écologie, le Grand Potager est le centre de ressources en agriculture urbaine qui contribue à l’économie locale et au plan de développement durable de l’arrondissement. Le Grand Potager loue des espaces à cultiver sur le site des serres à raison de $ 16,50 / le pied carré. Pour devenir membre, les organismes doivent débourser 150 $. Ces frais donnent droit à la consultation d’un expert phytosanitaire ainsi qu’un accès à tous les équipements sur le site des serres.

La diversité semble au programme avec la participation d’organismes de différentes communautés culturelles notamment le Centre culturel vietnamien qui cultive des légumes populaires en Asie mais peu connus ici.

Ici, aux Serres du Grand Potager : de quelle façon aimerions-nous conjuguer nourriture locale et besoins quotidiens ?

Avoir son potager

« J’ai mangé des tomates et des concombres de mon jardin ! » Cette phrase, on l’entend souvent lorsque des résidents nous parlent de leurs premiers pas dans le jardinage. On ne va pas combler les besoins quotidiens de se nourrir avec un jardinet d’un mètre par deux. Mais cet effort démontre la fierté de nos concitoyens de profiter d’une meilleure alimentation.

Un pommier, belle façon de se nourrir localement…

Multiplier les espaces cultivés

La bonne parole se répand à la vitesse grand V dans le domaine de l’agriculture urbaine comme en témoigne la production horticole des Semis Urbains, un organisme qui a semé dès le mois de mars des plants de tomates et de légumes ainsi que des fines herbes en pots qui sont vendus sur place pour être ensuite transplantés dans votre cour et sur votre balcon. Des arbres fruitiers en âge de produire sont également disponibles. 

Les gens les plus sceptiques voient ce type d’activités comme un hobby pour des résidents qui ont un petit coin de terrain, une terrasse ou un balcon pour regarder pousser un plant de tomates ou de bleuets cultivés.  

Sarah Landry, administratrice chez Semis Urbain nous montre son inventaire de plantes à vendre en nous précisant qu’il ne reste pratiquement plus de basilic. La jeune femme aime son travail et nous rappelle que ses parents cultivaient des tomates pour approvisionner l’entreprise Heinz, à Leamington. Heinz a quitté cette ville ontarienne et fait maintenant son ketchup aux États-Unis. C’est avec passion que Marie-Ève Ouellette a laissé son emploi de technicienne de labo pour une compagnie pharmaceutique afin d’assumer les responsabilités de coordinatrice des Semis Urbains, un milieu de travail stimulant.

Sarah Landry, administratrice de l’entreprise Semis Urbains, tient dans ses mains un superbe plan de bleuets (arbre fruitier aux propriétés antioxydantes…)

La communauté nourricière

Très engagée dans les dossiers touchant l’écologie et l’environnement, Céline-Audrey Beauregard, conseillère d’arrondissement élue l’automne dernier, insiste sur l’importance de consulter et de mobiliser les organismes qui s’occupent de près ou de loin de l’alimentation. Qu’on pense à Toujours Ensemble qui sert des repas en milieu scolaire, qu’on pense également aux banques alimentaires et bien sûr à Casa C.A.F.I. engagée auprès des nouveaux arrivants.

L’accès à des aliments plus sains pour mieux se nourrir et vivre en santé constitue aussi une priorité dans un contexte urbain ou des secteurs entiers de l’arrondissement n’ont pas accès à une épicerie digne de ce nom, d’où l’expression « désert alimentaire ». Céline-Audrey réfléchit à l’idée d’une coopérative alimentaire réunissant des membres agissant comme bénévoles quelques heures par semaine ou par mois en retour d’escomptes dans leurs achats.

Céline cite également le modèle des Fermes Lufa qui utilisent l’espace des toits d’immeubles commerciaux ou industriels pour cultiver des légumes distribués à des abonnés sur une base régulière.

Entre-temps, la tenue de marchés fermiers donne accès aux résidents à des produits frais pendant la belle saison. 

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