Par Mario Lefebvre
Paruline tigrée
Setophaga tigrina
Cape May warbler
Ordre des passériformes
Famille parulidés
Qu’est-ce que le ciel verdunois m’en a fait voir de toutes les couleurs ! Cet oiseau n’est pas commun dans nos régions et pourtant il était bien chez moi.
La paruline tigrée, une espèce parmi une centaine de parulines, unique parce qu’on la retrouve habituellement dans les forêts de conifères. Pas en ville ! Ce petit passereau, pas plus gros que la grosseur de notre pouce, est pourtant assez fort pour transporter son poids de douze grammes jusqu’aux Caraïbes pour l’hiver. Fascinée devant une nouvelle espèce, cette paruline tigrée s’est mise à sautiller sur les branches de mon lilas, un spectacle étourdissant.
Zut ! Je fais du tremblement essentiel et ma tête n’en finit plus de trembler. Pour cette raison, je prends un grand nombre de photos, parmi lequel je choisis les plus claires.
La paruline tigrée aime se tenir au bout de la branche d’un pin ou d’un conifère, afin de gober les mouches, insectes, araignées, criquets, et ce, parfois même en plein vol. Mais son repas favori demeure la tordeuse du bourgeon de l’épinette. D’ailleurs, là où cet insecte fait des ravages dans nos arbres, la paruline tigrée est omniprésente.

La joie que je ressens, même si je dois trimer dur afin de saisir ce petit oiseau jaune en photo, est gratifiante. D’abord, je dois prendre un gros plan de la scène à observer, ensuite je repère la paruline tigrée et je mets mon zoom vers elle en essayant de ne pas la perdre de vue. Une fois cadrée, je déclenche à répétition. Parfois en mode rafale pour ne pas rater un de ses gestes précieux.
Sur les photographies jointes au texte, vous voyiez la paruline tigrée mâle en plumage d’automne. Donc, à partir de la fin du mois d’août, les oiseaux changent de plumage ou de livrée. La plupart du temps, le mâle sera moins coloré durant cette période de l’année, se terminant au mois de mars de l’année suivante. L’été, période nuptiale, il brillera de mille feux ! Son bec, petit, pointu et courbé, possède une langue tubulaire pour percer les fruits et il obtient le jus par capillarité, et se nourrit aussi de la sève des arbres. Cette langue, avec un mouvement de va-et-vient, nous rappelle celle du colibri lorsqu’il s’abreuve du nectar des fleurs.

La paruline tigrée femelle tissera son nid en forme de coupole, là-haut sur une branche à vingt mètres dans les airs. Elle couvera seule les six œufs que la nature leur aura donnés.
Afin de bien identifier les oiseaux que je présente en photo, je me réfère à mon « Guide des oiseaux Sibley ».