Pygargue à tête blanche
Haliaeetus leucocephalus
Bald eagle
Ordre des accipitriformes
Famille des accipitridés
Texte et photos de Mario Lefebvre
Situé à une très haute altitude dans un grand arbre, se trouve un gigantesque nid de pygargue à tête blanche. Cette énorme construction de branches et de divers matériaux peut peser une tonne au sens propre du mot ! D’un diamètre de deux mètres et d’une profondeur de trois mètres, le couple de pygargues et leur progéniture perchée dans ce nid, peuvent dormir en paix c’est du solide.
La réputation de cet oiseau de proie n’est plus à faire, car il trône au sommet de la chaîne alimentaire et un pays en a fait son emblème. Les États-Unis ont adopté ce symbole du pygargue à tête blanche, tenant dans ses serres des flèches ainsi qu’une branche d’olivier et il est souvent représenté sur des sceaux officiels, y compris sur celui du président américain.
En 1784, après la guerre d’indépendance, le savant et philosophe Benjamin Franklin écrivit de Paris une lettre à sa fille, critiquant l’adoption du pygargue à tête blanche comme symbole du pays. Il estimait que ce rapace était un oiseau de mauvaise moralité. Proposant plutôt le dindon sauvage, un peu vaniteux et ridicule mais courageux. À ses yeux, c’était un oiseau qui représentait mieux les qualités américaines. L’histoire lui donna tort.
Les serres du pygargue sont crochues et puissantes, elles transpercent la chair de ses proies. Son envergure d’ailes est au-delà de deux mètres. L’immature met de quatre à cinq ans avant de devenir adulte et sa livrée est uniformément brune tachetée de blanc. Facile à reconnaître une fois adulte, tête blanche et queue blanche et bec jaune crochu.
Les ornithologues amateurs connaissent les mœurs du pygargue à tête blanche. Il vole les proies des balbuzards pêcheurs et il est réputé pour manger de la charogne : carcasses de poissons et de baleines, ainsi qu’une multitude d’animaux en décomposition.
Finalement, il est vrai que ses habitudes ne sont pas très reluisantes pour en faire un symbole. Les photos que j’ai pu annexer au texte ont été prises à l’Île aux chèvres, depuis la rive du Saint-Laurent à LaSalle. Depuis environ deux ans, nous avons la chance, nous Verdunois, d’observer au loin ces énormes oiseaux qui nichent dans leur nid. Je vous demande d’être indulgent quant à la qualité des photos, ils ne se rapprochent guère qu’à plus d’un kilomètre de distance du photographe.