Viréo aux yeux rouges
Vireo olivaceus
Red-eyed vireo
Ordre des Passeriformes
Famille viréonidés
Texte et photos de Mario Lefebvre
Avec son iris rouge, ce viréo à œil rouge attire les regards. En cette belle période de l’année, où la dorure des feuilles colorées tapisse le fond de mes images, cet oiseau est apparu dans toute sa splendeur. J’ai la chance de voir des oiseaux colorés, je m’y intéresse au point où ça me passionne et la nature regorge de fruits qui attirent ces beaux volatiles.
Au Québec, il existe quelques sortes de viréos ; le mélodieux, aux yeux blancs, à tête bleue, à gorge jaune, pour ne nommer que ceux-là. Le viréo aux yeux rouges, lui, ne pèse qu’une vingtaine de grammes et mesure dix-sept centimètres de hauteur et son envergure d’ailes s’étend sur vingt-cinq centimètres. Un petit oiseau, mais le plus gros des viréos. L’iris ambré du juvénile est rouge chez l’adulte, qui le rend unique en son genre. Sur la tête, il possède une calotte grise bordée d’un sourcil pâle, long et distinct. Au travers de l’œil, une grande bande noire est frappante au premier coup d’œil. Son dos de couleur olivâtre et son ventre blanc diffus se mêlent aux feuilles l’été et le rendent difficile à voir et encore plus à photographier dans les hauteurs des canopées là où il se nourrit d’insectes.
Larves, papillons et mouches seront essentiellement son menu. Avant de nous quitter à l’automne, le viréo pourra bénéficier des fruits et des bourgeons et de diverses graines qu’il aura à sa portée.
Le viréo aux yeux rouges vit en Amérique du Nord et migre au Mexique durant nos hivers rigoureux. Cette année, le mois d’octobre étant particulièrement clément, nous permet d’observer le viréo plus longtemps et peut-être plus en détail. Cet oiseau est monogame et a une espérance de vie d’environ dix ans. Ce bel oiseau au long bec incurvé et au corps élancé ne s’arrête plus de chanter. Perché en hauteur, il fait retentir son chant : une longue suite de sifflements précipités comme s’il disait : « tu m’vois-tu, j’suis ici, juste ici. » Certains observateurs entendront plutôt : « virreo-viréa-viréo ».
Son inlassable chant, se fera entendre jusqu’aux aurores et même après que les juvéniles auront quitté le nid pour de bon. La population des viréos est en croissance au Québec, ce qui est une bonne nouvelle. En multipliant la plantation d’arbres matures dans les espaces périurbains, les oiseaux deviennent plus présents dans nos parcs et jardins et dans tous ces espaces verts propices à leur développement.
Il faudra attendre le mois de mai de la prochaine année pour voir et surtout entendre le viréo aux yeux rouges. D’ici là, il sera tout de même possible d’admirer une panoplie d’autres oiseaux, et ce tout l’hiver.