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Mercredi, 11 septembre 2024

Bec et plumes – L’oiseau mélancolique

Tourterelle triste
Zenaida macroura
Mourning Dove
Ordre des Columbiformes
Familles des columbidés

Texte et photo de Mario Lefebvre

Voici la tourterelle triste, un oiseau résidant au sud du Québec, été comme hiver, et connu de tous. Son aire de répartition est vaste, on retrouve la tourterelle triste en Europe, aux États-Unis, ainsi qu’au Mexique et elle aurait été aperçue jusqu’en Islande. Sa morphologie est comparable au pigeon et à la colombe. Ce bel oiseau couleur café chante la mélopée d’une voix susurrante. Son cri plaintif est représenté en anglais sous le nom de mourning, ce qui veut dire en français pleurant ou pleurnichant. Tandis que Dove signifie colombe.

« CouOUou-wou-wou-woooou ».

La tourterelle saute, bondit et court.
Léger comme elle, courez, courez toujours !

Ces deux phrases sont extraites d’une chanson scoute que je chantais jadis et qui me rappelle la tourterelle triste. Ce bel oiseau aux ailes élancées et à l’apparence duveteuse signale son déplacement par des sifflements d’ailes lorsqu’il est en vol. La tourterelle triste peut atteindre des pointes de vitesse de 88 km/h et se faufile entre les infrastructures de son environnement. Vivant dans les zones ouvertes et non en forêt dense, la tourterelle triste est commune dans les villes et sur les territoires périurbains. C’est un oiseau strictement végétarien qui glane ses fruits et ses graines de toutes sortes au sol. La tourterelle triste est un oiseau percheur, au bout de ses pattes, trois doigts en avant et un doigt en arrière se termine en griffes acérées, elle enroule celles-ci autour d’une branche pour bien s’agripper et pleurer comme une Madeleine tant qu’elle le veut.

La femelle est semblable au mâle, quelques petites différences çà et là, mais dans l’ensemble le mâle n’a pas de couleur vive permettant à l’ornithologue amateur de l’identifier au premier abord. C’est un oiseau monogame qui geint en couple. La femelle aura en moyenne six couvées annuellement, comportant chacune deux œufs. Les oisillons à peine sortis de leurs écales bénéficieront d’un liquide régurgité par les adultes, que l’on appelle lait de pigeon ou lait de jabot. Ce liquide formé dans le jabot de la gorge de l’oiseau, est l’équivalant du colostrum chez l’humain. Ce phénomène est particulier et assez rare chez les oiseaux. Cependant, les manchots Empereurs, les flamants roses et les pigeons produisent cet élixir aux mille vertus comme le fait la tourterelle triste.

La sous-espèce Carolinensis est symbole officiel de paix du Wisconsin aux États-Unis. Par ailleurs, la tourterelle triste est aussi un symbole officiel de paix dans l’État du Michigan et est représentée sous forme de dessin, planche 286 du livre Les oiseaux d’Amérique du célèbre ornithologue et dessinateur Jean-Jacques Audubon. D’après la Birdlife international, les populations de tourterelles tristes ne seraient pas en danger et leurs nombres seraient approximativement de 130 millions d’individus. Même si la tourterelle est un gibier chassé un peu partout dans le monde, d’autres facteurs bienfaisants que ceux-là gardent les populations élevées.

En terminant, sachez que la tourterelle triste dort la tête penchée entre ses ailes, plutôt qu’entre ses plumes comme le font la plupart des autres oiseaux. Quand vous entendrez gémir doucement et que vos yeux se tourneront vers ce chant tristounet, vous serez en présence de la tourterelle triste qui vous apportera la joie.

Carpe diem.

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