Texte et photos de Mario Lefebvre
Gélinotte huppée
Bonasa umbellus
Ruffed grouse
Ordre des galliformes
Famille des phasianidés
Cet oiseau qui ressemble à une poule est la gélinotte huppée. Communément appelée perdrix en Amérique du Nord, il s’agit du gibier à plumes le plus répandu dans nos forêts canadiennes, ainsi qu’au nord des États-Unis, incluant l’Alaska.
Afin de rencontrer la gélinotte huppée, il faudra s’aventurer dans les forêts mixtes de feuillus et de conifères, à la lisière des bois, dans les clairières et aux abords des cours d’eau ornés de saules et d’aulnes. Sur les photos que j’ai prises, vous êtes à même de constater que cette gélinotte huppée est montée dans un arbre et guette nerveusement les environs, la huppe hérissée. Elle s’y trouve car, en marchant dans la forêt, je l’ai effrayée et je me suis retrouvé face à face avec elle lorsqu’elle était au sol ! Son plumage rayé et sa livrée de couleur boisée s’harmonisent à la perfection au décor naturel d’un sous-bois. Ce n’est qu’à un mètre ou deux de moi que ce volatile a pris son envol, dans un battement d’ailes bruyant qui me fit sursauter.
Le tétras, le colin de Virginie, le lagopède des saules et la gélinotte huppée, sont des oiseaux de l’ordre des galliformes et s’alimentent l‘hiver au sol de graines et de bourgeons. Dans son alimentation, on retrouve notamment des chatons de tremble, des graines de sumac et d’autres arbustes. Au printemps, la gélinotte huppée mange surtout de jeunes feuilles de tremble, de bouleau, de merisier, de pommier, de saule, de trèfle, de pissenlit ou de fraise des bois. Durant l’été et l’automne, elle se nourrit des fruits comme ceux du cornouiller ou de l’aubépine, des glands, des pommes, des mûres, des faînes, des merises ainsi que des galles de chênes.
Les aliments ci-haut mentionnés ne constituent qu’une partie de l’ensemble de tous les végétaux dont la gélinotte huppée se nourrit. La majorité des gens ignore que la forêt regorge d’une aussi grande variété de plantes et de fruits qui permettent aux animaux herbivores de se nourrir et ce, même l’hiver. Habitué à notre confort douillet, à l’abri du vent, de la pluie, du froid et des affres de l’hiver, il est difficile de concevoir que les oiseaux, aussi petits soient-ils, arrivent à tirer leur épingle du jeu. Le terme survie désigne parfaitement les conditions de vie qu’un animal doit endurer pour évoluer. La gélinotte huppée est également un mets exquis et délicat pour les connaisseurs. Cet oiseau de prairie est abondamment chassé au Québec.
La gélinotte huppée mâle pèse environ 700 grammes et a une longueur de 45 centimètres. La femelle est un peu plus petite que le mâle et n’a pas une huppe aussi longue sur la tête. Le mâle possède une queue en éventail qu’il déploie, ainsi qu’une collerette pour attirer la femelle en période nuptiale ou pour prévenir d’un danger. Le mâle et la femelle ont un plumage semblable, qu’il s’agisse de la gélinotte huppée de forme grise ou rousse, vivant au Nord ou au sud du pays. Il est à noter que la queue du mâle est parée de deux à trois taches blanches en forme de cœur, tandis que la femelle n’en possède qu’une seule.
Le jour, la gélinotte huppée mange et se dandine au sol, la nuit elle monte se réfugier dans un arbre. Parfois l’hiver quand le vent hurle et fait danser les branches, elle descend au sol et se creuse un trou dans la neige pour y passer la nuit. Les amateurs d’ornithologie reconnaissent la trace d’une gélinotte huppée qui a quitté sa cache par le sillon d’ailes quelle a laissé sur le tapis blanc immaculé de neige intouchée.