Sittelle à poitrine rousse
Sitta canadensis
Red-breasted nuthatch
Ordre passériformes
Famille des Sittidés
Texte et photos de Mario Lefebvre
Voici la sittelle à poitrine rousse de son vrai nom. Communément appelée la sittelle du Canada, elle vit partout d’est en ouest du pays. Comme une boule de plume jetée d’un nuage, elle vient se déposer à quelques pieds de mon objectif, tout en prenant la pose. Son chant est nasillard et aigu : « gniac-gniac-gniac ». Comment aurais-je pu ne pas l’entendre ? Par des moyens détournés, en construisant des couronnes de vigne ou en plaçant des sculptures faites avec des souches de bois, j’invite les différends passereaux à s’attarder brièvement chez moi, afin de les admirer et de les prendre en photo.
La sittelle à poitrine rousse s’est accroché les pattes sur une perche d’acier soutenant une gerbe de fleurs. Telle ne fut pas l’occasion rêvée pour mieux faire connaissance. Vous serez à même de voir la perfection du bandeau noir qui traverse son œil, du bec à la nuque. Ce bandeau noir distinct est bordé d’un sourcil blanc immaculé, ce qui lui confère une tête striée de noir et de blanc.
La sittelle à poitrine rousse est la seule parmi les quatre sortes de sittelles à posséder ce bandeau noir à la tête. Elle est aussi la plus petite, ne mesurant qu’une dizaine de centimètres et ne pesant que dix grammes. Comme son nom l’indique, elle a le ventre roux et son dos est grisâtre. La femelle se distingue par son ventre de couleur cannelle, soit plus pâle que chez le mâle.
L’hiver, la sittelle à poitrine rousse se nourrira essentiellement de graines et de cônes de conifères. À l’occasion, elle trouvera des larves d’insectes enfouies en dessous de l’écorce des arbres. Dans les mangeoires installées par l’homme durant la saison froide et spécifiquement pour les oiseaux sédentaires, il est approprié de badigeonner du suif sur une bûche de bois suspendue. Ma recette personnelle consiste à mettre moitié graisse végétale et moitié beurre d’arachides, miam ! Les oiseaux en raffolent.
La sittelle à poitrine rousse vit en Amérique du Nord et se retrouve de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique. Certains individus, de la même espèce, préféreront entreprendre le long voyage de migration vers le sud. Ce petit oiseau, pas plus haut que trois plumes, sera bien aimé dans les vergers de l’ouest du Canada. Par sa présence, il atténue la prolifération d’un insecte nuisible appelé le psylle du poirier. Les propriétaires de ces vergers érigent des nichoirs pour attirer la sittelle à poitrine rousse à s’installer sur leurs plantations. Voilà une bonne façon de contrôler les ravages causés sur leurs fruits, tout en préservant la chèvre et le chou.