Eider à duvet
Somateria mollissima
Common eider
Ordre des ansériformes
Famille des anatidés
Texte et photographies Mario Lefebvre
Le long des berges du fleuve Saint-Laurent, là où l’eau douce devient saumâtre, plusieurs colonies d’oiseaux y trouvent refuge. C’est le cas d’une espèce de canard plongeur que l’on nomme… eider à duvet, qui niche sur le gravier à proximité de l’eau.
L’eider à duvet est très recherché pour le duvet que la femelle arrache de son plumage lors de la confection du nid. Après la ponte des œufs, un résidu de plumes pesant environ 40 grammes sera laissé au nid, mais seulement sept grammes de cette portion seront récoltés. En Europe, ainsi que chez nous au Québec, l’élevage de l’eider à duvet, pour en faire le commerce, est pratiqué encore de nos jours. Pourtant, il s’agit d’une vieille coutume que les peuples amérindiens utilisaient pour la bourrure des vêtements afin de se garder au chaud.
En 2010, en France, une couette de duvet d’eider, mesurant 140 X 200 centimètres, coûtait environ 4000 euros (moins de 6000 $) ! Donc, il s’agit ici d’une matière tellement douce et douillette, que c’est le nec plus ultra du confort. Mais aujourd’hui, avec l’électricité, le gaz et le bois de chauffage qui nous procure la chaleur nécessaire au nid familial, a-t-on vraiment besoin d’une couette en duvet d’eider ?
Sur les images annexées au texte, il s’agit de l’eider à duvet femelle. Elle ressemble un peu à la femelle du canard colvert pour ses teintes brunâtres. Le mâle, quant à lui, possède une livrée bien différente de celle de la femelle. Son dos et son ventre blanc, font contraste au noir ébène qui borde ses flancs, sa queue et sa tête. Les côtés de son visage sont aussi d’un blanc immaculé. Ce canard plongeur peut atteindre une profondeur de 25 mètres pour se nourrir, et s’alimente surtout de mollusques et de crustacés. L’eider à duvet pèse entre 1200 et 2800 grammes, c’est un canard massif et trapu possédant une assez grande envergure d’ailes, au-delà d’un mètre.
Afin d’identifier ce canard parmi tant d’autres, il faudra remarquer son front fuyant et son imposante corpulence. D’ici à la prochaine chronique d’oiseaux, bon repos sous votre couette en duvet d’eider.