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Vendredi, 04 octobre 2024

Bec et plumes – À la croisée des forêts

Bec-croisé bifascié
Loxia leucoptera
White-winged crossbill

Ordre des passériformes
Famille des fringillidés

Texte et photos de Mario Lefebvre

Cette semaine, voyageons au nord du Québec pour découvrir un oiseau assez rare, le bec-croisé bifascié. Il s’agit d’une espèce peu commune en régions urbaines, car cet oiseau ne quitte guère la forêt, là où il peut s’alimenter abondamment et en tout temps. On le retrouve à la cime des arbres, dévorant les cônes qui se forment en inflorescence au bout des branches des conifères. Le terme cône est employé pour généraliser les termes de pommes de pin, cocotte ou sac pollinique. La forme générale est celle d’un strobile : un axe court autour duquel des écailles insérées en spirale abritent à leur base les organes sexués.

Comme son nom l’indique, le bec-croisé bifascié possède deux mandibules qui se croisent à leurs extrémités, une versant vers la gauche et l’autre vers la droite. La mandibule inférieure est recourbée vers le haut, tandis que la mandibule supérieure est incurvée vers le bas. Ce bec-croisé bifascié lui sert d’outil lorsqu’il écarte les écailles des cônes d’un conifère et, à l’aide de sa langue, il en retire le fruit. Les cônes du mélèze sont de loin les fruits qu’il préfère parmi tous les conifères. Il va sans dire que ce passereau se nourrit strictement des fruits des arbres, ceux des conifères et un peu de ceux des feuillus. À l’occasion, il choppera en vol un insecte, mais sans plus.

Le bec-croisé bifascié mâle arbore un plumage rose orangé sur sa poitrine ainsi que sur sa tête et son cou. Son dos est gris-noir et ses rémiges de couleur grises possèdent deux barres alaires blanches larges, qui sont distinctives et frappantes, aidant à le différencier du bec-croisé des sapins qui n’en a pas. Sa tête est assez grosse par rapport à son corps. La femelle possède une livrée jaunâtre, mais malgré ses couleurs différentes du mâle, elle est en tout point comme son partenaire, affichant tous deux ces barres blanches sur leurs flancs.

Le bec-croisé bifascié émet un faible chip, chip chip sec. Le cri en vol est une série rapide de notes discordantes. Le chant est varié, lancé pendant les vols de parade, et comprend des caquetages rauques et des gazouillis musicaux sur des tonalités variées. La femelle aura plusieurs couvées durant une même année. Une moyenne de trois œufs à la fois. Elle s’occupera seule de sa nichée. La photo de ce bec-croisé bifascié mâle jointe à ce texte a été croquée sur le vif à Saint-Alexis-des-Monts au Québec. Ne le cherchez pas à vos mangeoires, même en région rurale. Car il ne s’y aventure que très rarement.

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