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Vendredi, 29 mars 2024

Bec et plumes – l’oiseau frangé

Carouge à épaulettes
Agelaius phoeniceus
Red-winged blackbird

Ordre des passeriformes
Famille des ictéridés

Texte et photographies de Mario Lefebvre

Cette semaine, je vous donne un avant-goût du printemps et l’oiseau annonciateur de cette fabuleuse saison, le carouge à épaulettes. Cet oiseau criard et intimidant gonfle son plumage noir et fait ressortir ses épaulettes rouges bordées de jaune pâle, en chantant des notes nasillardes à répétition. Il est commun sur les territoires urbains et ne se gêne pas pour faire sentir sa présence. À l’occasion, le carouge à épaulettes niche à proximité des lieux publics même si la présence humaine dérange un peu. Le carouge peut à tout moment venir planer au-dessus de nos têtes en guise d’avertissement pour nous signaler que son nid se trouve tout près. Son cri d’alarme puissant, un « ti-u » clair et grinçant, suffit pour éloigner les plus téméraires.

La présence du carouge à épaulettes en Amérique du Nord est omniprésente autant que le moineau domestique l’est. Bien que le carouge à épaulettes migre vers le sud l’hiver venu, il reprend vite ses droits et son territoire au printemps. Ce passereau omnivore et très territorial et peut même s’attaquer à des oiseaux plus gros que lui s’il sent venir un danger. À de nombreuses reprises, j’ai pu observer le carouge à épaulettes faire fuir un grand héron aux abords du fleuve Saint-Laurent, par ce que celui-ci s’approchait trop près de ses plates-bandes.

Les peuples autochtones amérindiens nommaient l’oiseau selon ses caractéristiques physiques colorées. Dans les langues Anishinaabees, des noms variés ont été donnés à cet oiseau. Dans la partie septentrionale en langue oji-cri, il est appelé Jachakanoob, tandis que dans la langue Ojibwa parlée au Nord-ouest de l’Ontario et au Manitoba, l’oiseau est appelé memiskondinimaanganehiinh, nom qui évoque une épaule très rouge. La femelle carouge à épaulettes diffère du mâle par ses couleurs brunâtres et par son plumage entièrement rayé de gris. Cette dernière arbore une épaulette plutôt terne de couleur jaune très pâle et une bande rousse traverse son œil.

L’alimentation du carouge à épaulettes est variée. Les graines de nombreuses plantes, les insectes et autres invertébrés constituent l’essentiel de son alimentation. Libellules, demoiselles, papillons et diptères sont de gros insectes que le carouge à épaulettes avale en période de nidification, car ils représentent un apport riche et vitaminé pour les oisillons. Il consomme également des escargots, des amphibiens, des œufs, de la charogne, des vers et des mollusques.

La prédation des œufs et des oisillons est importante chez le carouge à épaulettes. Le raton laveur, le vison, la couleuvre, la corneille et même un oiseau aussi petit que le troglodyte des marais sont des prédateurs tenaces pour le nid. Il est aussi victime de parasites de couvées, en l’occurrence du vacher à tête brune. La femelle carouge à épaulettes aux mœurs coloniales construira un nid basique en forme de panier creux à l’aide de brindilles, ainsi que de carex (plante herbacée des zones marécageuses) et de graminées. La femelle pondra de 2 à 3 œufs à trois reprises durant l’année et c’est ainsi que petit à petit, l’oiseau fait son nid.

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