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Mercredi, 04 décembre 2024

Ahmed Chetioui : Les Vieux, Nos Aînés !

Par Ahmed Chetioui

Ce matin, en écoutant la radio, un sujet est revenu encore sur le tapis, c’est l’utilisation du mot en « N ». Oh ! Combien décrié et interdit par les nouvelles têtes bien pensantes ! Mais moi, déformation professionnelle oblige, j’ai pensé à un autre mot que l’on chuchote, n’osant pas offusquer une frange importante de notre société. C’est le mot en « V », car lorsque j’entends des slogans vides de sens, qui, au lieu de dire les vraies choses… les embellissent.

« Nous sommes les aînés de demain. » « Nous sommes l’aîné de quelqu’un », à 10 ans, j’étais l’aîné de mon frère qui en avait six, alors au lieu de dire les vraies choses, en parlant des vieux, car le terme vieux n’est en rien péjoratif, le vieillissement est un stade de la vie que nous allons tous traversés. Alors pourquoi ces slogans publicitaires qui vident de son essence la nature même de la vie.

Bien au contraire ! Posons-nous la question : que faisons-nous pour nos VIEUX, NOS PERSONNES ÂGÉES ? (Les majuscules sont de l’auteur !)

La société actuelle ainsi obsédée par l’utilité et l’avoir a une conception déshumanisante de la personne âgée. Cette dernière est perçue comme encombrante, considérée comme un fardeau. Par ailleurs, la société actuelle est aussi celle de l’exaltation du jeunisme, de la beauté. La vieillesse est un âge de la vie que nous connaissons peu. Nous avons tous été enfants, adolescents et sommes maintenant adultes. Nous avons vécu ces étapes de la vie, ressenti ce que c’était, ce que cela signifiait. Mais une personne âgée, à partir de quand, de quoi, on le devient ?

En effet, que signifie être vieux ? Comment se comporte une personne âgée ?

À ces interrogations, des statisticiens, des psychologues, des médecins et même la société ont tenté de répondre, souvent de manière subjective, parfois de manière discriminante.

Avec l’industrialisation et la modernisation, le statut des personnes âgées a baissé et est désormais vu plus négativement d’une part, parce que l’espérance de vie est plus grande et la proportion de gens âgés augmente ; et d’autre part, parce que les personnes âgées sont désormais mises à l’écart de la société. Le prestige des personnes âgées est plus élevé dans les sociétés où leur proportion est petite et où elles peuvent prendre des fonctions valorisantes.

De nos jours, l’image généralisée des personnes âgées va plutôt dans le sens de pertes ou de diminutions physiques et psychologiques : maladie, handicap, fatigue, baisse de la mémoire, isolement, non-productivité, dépendance… La société moderne perçoit les personnes âgées comme vulnérables, vivant de leurs souvenirs, répétant souvent les mêmes choses, ayant une santé fragile…. De fait, ces stéréotypes sur la vieillesse entraînent une répercussion immédiate sur l’image de soi des personnes âgées. Ainsi, celles-ci tendent à se comporter de la façon dont les autres s’attendent d’elles.

Alors reposons la question que faisons-nous pour aider nos vieux? Ces vieux qui ont bâti la société dans laquelle nous vivons, ces vieux qui se retrouvent sans libre arbitre, ses vieux qui ne décident plus, car ils n’ont plus les moyens de le faire.

Bâtir plus de maisons pour les « aînés », voici encore une dénomination vide, ce ne sera pas la panacée, au contraire donnant les moyens aux personnes âgées de décider eux même où ils veulent finir leur parcours de vie, car certains semblent défiés par la vieillesse, par la création artistique ou l’activité politique et économique ou tout simplement pour la famille et « l’art d’être grand-père ».

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