Quand France et Lord et le Melrose Blues Band reprennent vie après la pandémie
Par Michel Allard
Imaginez que vous reconnectez avec votre amour d’enfance après 50 ans chacun de votre côté et, récemment, vous avez convolé en justes noces. Votre bonheur s’appelle « La Vie en Rose » et votre vie est maintenant à Verdun. Cette ville permet de marcher dans la nature, une nature qui comprend le fleuve et des parcs magnifiques. En profiter fait partie de leur mode de vie.
Je suis devenu ami avec eux un peu avant la pandémie. Lors d’un party de ruelle assez fréquent à Verdun, nous avons connecté autour du Blues. Tous trois musiciens amateurs, nous avons fondé le « Melrose Blues Band » (nous habitons donc la rue Melrose). Guitare, harmonica et voix sont nos moyens d’expression. Nous touchons aux origines du Blues, autant celui qui provient des Américains, que le nôtre, le Québécois. Il ne faut pas le dire, mais nous avons l’intention de monter un spectacle de ruelle. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
France et Lord appartiennent aussi, depuis un certain temps à un autre « band » qui fait surtout dans la musique folk, pop, rock avec des répertoires bien développés comme Beau Dommage, Offenbach, et des groupes tels les Beatles. Lord a débuté cela avec un autre musicien (aussi résident de Verdun) et France s’est joints à eux.
Elle a toujours aimé chanter, mais toute petite, elle croyait ne pas avoir une belle voix et pour chanter, elle se cachait… Aujourd’hui, elle chante et s’intéresse en plus à la structure même de la musique, soit la notation, les accords et la rythmique. C’est l’experte musicale du « Melrose Blues Band ».
Lord est devenu luthier en herbe à 62 ans. Il adore déconstruire, réparer, reconstruire et même construire des guitares, autant électriques que sèches. Il les modifie pour corriger leurs lacunes. Je lui dois deux de mes quatre guitares. Il est sans conteste mon luthier préféré.
France, après avoir exploité pendant plusieurs années une petite ferme maraîchère dans le bas du fleuve applique son habileté hors de l’ordinaire à faire croître les plantes dans son jardin. Quel est le secret de l’abondance de ses légumes et ses fleurs ? Selon moi, c’est une combinaison de facteurs : l’amour des plantes et le désir que les plantes aient l’air heureuses. Elle utilise les meilleurs engrais naturels (dans ce cas-ci, du fumier de vers de terre) concoctés par une amie qui habite le Bic.
Lord est aussi très actif dans le théâtre amateur. Il a joué dans ses premières pièces à l’école secondaire et a toujours conservé un vif intérêt pour cet art. Récemment, il a joué dans deux pièces, dont une comportant trois œuvres de Michel Tremblay. Il faut le voir imiter Sol (Marc Favreau), particulièrement son rire. Quel talent !
France adore la poésie. Elle participait à des ateliers dans sa municipalité du bas du fleuve. Maintenant à Verdun, elle fait des ateliers à la bibliothèque Jacqueline-De-Repentigny. Friande de bouquins de toutes sortes, elle est une cliente assidue de cette bibliothèque. Elle aime la sonorité de l’assemblage des mots. « Ça fait musical », dit-elle. Voici quelques lignes de sa poésie :
Le divin divan de l’après-midi Un voyage au fond de soi Celui qui vient doucement Quand la fatigue se peut pu Et te laisse… bave à la joue T’enfoncer dans les entrailles du divan…
Il faut croire que Omer Simpson les impressionne toujours. Ils adorent écouter la vieille série en fin d’après-midi. C’est un des grands plaisirs qu’ils partagent. On doit interrompre les pratiques du « Melrose Blues Band » quand approche 16 h.
France et Lord, quel bel exemple de retraités actifs, bien dans leur peau et ensemble. Quel privilège de les avoir comme amis !